Démissions et arrestations secouent l'empire Murdoch

Par J.W. et D.C.  |   |  500  mots
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Le scandale des écoutes téléphoniques n'en finit plus de faire boule de neige : après la démission du chef de Scotland Yard et l'arrestation de Rebekah Brooks, numéro 2 de sa filiale de en Grande-Bretagne, c'est John Yates à Scotland Yard qui a démissionné.

La descente aux enfers continue pour le groupe de presse de Rupert Murdoch. Peu à peu, les têtes tombent. Dimanche soir, c'était au tour du chef de Scotland Yard, Paul Stephenson, de démissionner. "J'ai pris cette décision en raison des spéculations et des accusations sur les liens entre la Metropolitan police et News International" a-t-il expliqué. Ces affaires affaiblissent, selon le Daily Telegraph le Premier ministre David Cameron, très proche de Rupert Murdoch.

Un peu plus tôt dans la journée, "La reine des tabloïds" est descendue de son piédestal. Rebekah Brooks, la directrice générale de News International, la branche britannique de News Corp, le groupe de Rupert Murdoch, a démissionné de son poste ce vendredi avant d'être arrêtée ce dimanche par Scotland Yard à Londres. La pression était devenue trop forte pour l'ex-rédactrice en chef de l'hebdomadaire "News of the World" (NoW) que Murdoch a sacrifié et fermé, dans l'espoir de sauver son opération de rachat de BSkyB. En vain.

Et ce lundi, John Yates, un deuxième haut responsable de Scotland Yard a donné sa démission. En 2009, il avait refusé de rouvrir le dossier sur ce scandale des écoutes téléphoniques.

Même le groupe Dow Jones touché

A désormais 43 ans, elle qui fut "la plus jeune rédactrice en chef" d'un tabloïd puis la première femme à diriger le Sun en 2003, était aussi la protégée de Rupert Murdoch. Selon ses opposants, elle ne pouvait pas ignorer les pratiques douteuses de certains journalistes de sa rédaction d'alors, entre 2000 et 2003.Sa démission expose encore un peu plus à la critique un des fils de Murdoch, James, qui est à la tête de News International. Vendredi soir, Les Hinton, le prédécesseur de Rebekah Brooks de 1995 à 2007, Les Hinton, a démissionné de son poste de directeur général du groupe Dow Jones, qui publie le "Wall Street Journal", vu l'ampleur du scandale. Après 52 ans de maison chez News Corp... 

L'enquête s'intensifie et dépasse les frontières

La police britannique continue son travail d'enquêtes : plus de 4.000 personnes auraient pu être pris dans la toile des écoutes téléphoniques tendue par News of the World. Des familles de soldats en Irak ou en Afghanistan, des hommes politiques - tel Gordon Brown - ou des gens ordinaires. Des policiers auraient d'ailleurs été payés pour garder le silence sur ces agissements. Dernier suspect en date : un homme de soixante ans, ex-rédacteur de NoW, a été arrêté à Londres ce jeudi, ce qui porte à neuf le nombre d'arrestations depuis la reprise des investigations, en janvier 2011.

De l'autre côté de l'Atlantique, le FBI, poussé par des membres du Congrès inquiets de pratiques semblables sur le sol américain, s'est lui aussi mis au travail. Des familles des victimes du 11 septembre auraient peut-être été mises sur écoute par des membres de News Corp.