Hersant Média : la perspective d'un dépôt de bilan se rapproche

Par Sandrine Bajos et Jamal Henni  |   |  317  mots
Copyright Reuters
Faute d'accord avec les banques, le rapprochement avec Rossel aurait échoué. Les actifs de GHM pourraient être cédés.

"Si vendredi 18 nous n'avons pas de réponse à notre offre sur le Groupe Hersant Média (GHM), nous refermerons le dossier", nous confiait récemment un proche de Rossel. A J-1, il semble bien que le projet de rapprochement entre le groupe de presse belge Rossel ( La Voix du Nord en France) et GHM (L'Union, La Provence, ...), qui aurait donné naissance au troisième groupe de presse régionale en France, ne voit jamais le jour. Lourdement endetté, Hersant n'a pas réussi à convaincre les dix-sept banques créancières. Selon nos informations, elles ne sont pas parvenues à un accord avec leur client sur les actifs qu'elles obtiendraient en échange de l'abandon d'une partie des 200 millions de créances. Une condition sine qua non pour que l'affaire se fasse. Car, avait assuré à La Tribune mi-octobre Bernard Marchant, administrateur délégué du groupe Rossel : "nous ne pouvons être associés à un partenaire qui soit sous pression financière".

L'avenir semble bien noir pour GHM et ses propriétaires, douze héritiers du papivore Robert Hersant. Et notamment pour son président Philippe Hersant, car de sources concordantes, GHM pourrait, faute d'accord, être rapidement placé en redressement judiciaire. En 2009, le groupe a perdu 82 millions d'euros et vu son chiffre d'affaires chuter de près de 17% à 750 millions d'euros. Depuis, son ex-poule aux oeufs d'or, le groupe de presse d'annonces gratuites Paru Vendu a été liquidé, déclenchant ainsi le plus gros plan social de l'année (La Tribune du 4 novembre).

Le dépôt de bilan conduirait à "une cession plus ordonnée des actifs", estime un professionnel. D'autant que les marques d'intérêt ne manquent pas, Rossel en tête qui proposerait 15 millions d'euros pour reprendre le pôle Champagne Ardennes. Selon nos informations, un expert indépendant a réalisé une valorisation des actifs qui va de 150 à 210 millions d'euros aujourd'hui, et atteindrait 300 millions d'ici quatre à cinq ans.