Washington se lance dans la guerre de l'information contre le Kremlin

Par latribune.fr  |   |  339  mots
La chaîne de télévision reçoit également le concours de Voice of America, un service de radio et télévision contrôlé par le gouvernement américain et connu notamment pour avoir servi de contre-propagande face à l'Union soviétique durant la Guerre froide.
Une chaîne de télévision en langue russe vient d'être lancée. Produite par des groupes de médias financés par Washington, elle a pour but d'apporter des informations "alternatives" à celles proposées par les médias russes, globalement sous le giron du Kremlin.

Deux groupes de médias contrôlés par Washington ont lancé une chaîne de télévision exclusivement en langue russe, selon l'Associated Press. Baptisée Current Time, elle a officiellement débuté cette semaine et a pour objectif de proposer des informations "alternatives" à celles des médias russes, globalement sous contrôle du Kremlin.

Cette nouvelle chaîne est produite par Radio Free Europe/Radio Liberty, un groupe privé sis à Prague et financé par le Congrès des Etats-Unis. Il reçoit également le concours de Voice of America, un service de radio et télévision contrôlé par le gouvernement américain et connu notamment pour avoir servi de contre-propagande face à l'Union soviétique durant la Guerre froide. Current Time est diffusé en ligne et sur le câble.

Des émissions intitulées "Réalités en Crimée" et "Réalités au Donbass"

Avec ce nouveau média, Washington applique une stratégie déjà mise en place par le Kremlin. Ces dernières années, de nouveaux médias comme Sputnik et RT (ex-Russia Today) ont émergé en Europe, et la France ne fait pas exception.

Leur ligne éditoriale vise à "présenter la vision russe des événements", selon les propos du rédacteur en chef de RT France, Irakly Gachechiladze, dans les colonnes de Rue 89. Ce dernier rappelle la présentation partielle par RT de la bataille d'Alep, mettant en avant des scènes d'euphorie et de libération, plutôt que les massacres à l'est de la ville, le média russe accusant de plus les médias occidentaux de désinformation.

Le Parlement européen a voté une résolution en novembre dernier "visant à contrer la propagande dirigée contre [l'Union européenne] par des tiers". Le texte cite explicitement RT et Sputnik.

A l'image de ces derniers, Current Time propose une autre vision des conflits géopolitiques, notamment via les émissions "Réalités en Crimée" et "Réalités au Donbass", dont l'objet est plus qu'explicite.