Que valent vraiment les simulateurs de retraite en ligne ?

Par Jules Bonnard, AFP  |   |  628  mots
Photo d'illustration. Ouvert au public depuis juin 2006, le simulateur officiel Ma Retraite en Ligne ne donne qu'une vision de la législation actuelle. (Crédits : DR)
Du plus officiel au plus mercantile en passant par les plus militants: les simulateurs de retraite se multiplient en ligne pour répondre aux inquiétudes des actifs face à une législation complexe et changeante.
  • M@rel: officiel et (presque) omniscient

Ouvert au public depuis juin 2006, le simulateur officiel Ma Retraite en Ligne est accessible via le portail d'information du GIP (groupement d'intérêt public) Union Retraite (qui a succédé au GIP Info Retraite en 2014).

Gratuit, le simulateur permet aux salariés, indépendants ou fonctionnaires d'obtenir une évaluation de leur future pension à différents âges de départ, y compris en faisant des hypothèses sur leur carrière.

Surtout, il est connecté aux régimes auxquels l'assuré est affilié et les salaires annuels et trimestres acquis sont donc pré-remplis. En revanche, il ne donne qu'une vision de la législation actuelle et n'entend pas proposer de comparaison entre le système actuel et un régime universel de retraite par point.

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  • CGT, Sud Education ou Snes: des simulateurs militants

Développés par les syndicats, ces simulateurs entendent donner "une projection de ce que pourrait être un système universel par points", à partir des informations encore très parcellaires données en juillet dans le rapport du Haut-Commissaire à la réforme des retraites de Jean-Paul Delevoye.

Ces simulateurs se veulent donc surtout pédagogiques, et mobilisateurs, en expliquant par exemple l'incidence de la valeur du point retraite sur les pensions. À côté des estimations obtenues, ces simulateurs fournissent des points de comparaison issus de leurs revendications ou de la situation actuelle.

"On fait le point sur la réforme. Sa logique change profondément le système que nous connaissons et va entraîner une baisse des pensions", écrit le syndicat d'enseignants Snes.

"Le simulateur individuel, il faut qu'on en ait fixé les paramètres. Quand je vois parfois des simulations qui sont faites par des journaux ou des gens qui font des sites, c'est de la pipe complète", avait dit en octobre le président de la République Emmanuel Macron interrogé sur le sujet lors du grand débat sur les retraites.

Pour ne pas risquer une fausse estimation, un collectif "citoyen", qui avait dénoncé en juillet les simulations trompeuses du gouvernement, a créé un faux simulateur qui ne donne pas de réponse individualisée mais renvoie à une représentation d'une baisse généralisée des pensions.

"Si le gouvernement conteste ces simulations, libre à lui de mettre à disposition des salarié-e-s un outil comme celui que nous proposons !", écrit de son côté le syndicat Sud éducation.

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  • Banques, assurances: et pourquoi pas un plan d'épargne ?

Les simulateurs proposés par les banques et les assurances sont surtout intéressés et servent à faire la promotion de leurs produits financiers. Beaucoup utilisent le même logiciel développé par la société Harvest, un éditeur informatique spécialisé sur les métiers du conseil financier et patrimonial.

"Ce simulateur vous permet d'estimer le montant de [votre retraite] et d'anticiper une potentielle perte de niveau de revenu, afin de prendre les bonnes décisions dès maintenant", écrit par exemple la banque HSBC.

"La réalisation d'un bilan retraite est souvent le préalable à la mise en place de solutions adaptées à la situation financière et professionnelle du futur retraité", avait déclaré dans un communiqué la directrice de la banque de détail et de l'assurance à La Banque Postale Catherine Charrier-Leflaive.

La société Maximis Retraite, spécialisée en optimisation de retraite et gestion de fin de carrières, a conçu de son côté un simulateur en ligne gratuit qui renvoie vers des offres de conseil, payantes.

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