Retour au bureau : des salariés d'Apple font de la résistance

Par latribune.fr  |   |  466  mots
(Crédits : MIKE SEGAR)
Le groupe veut imposer une présence au bureau trois jours par semaine à partir de septembre. Mais la décision déplaît à certains salariés qui ont pris goût au télétravail et comptent bien faire entendre leur voix.

Il y a ceux qui, lassés du télétravail, reprennent le chemin du bureau en sifflotant. Et il y a les autres, qui ont très bien vécu l'expérience et montrent peu d'enthousiasme pour le retour à la normale qui se profile avec la réouverture de l'économie. Plusieurs dizaines de salariés du géant californien Apple ont ainsi fait part de leur scepticisme à l'idée d'un retour au bureau trois fois par semaine à partir de septembre comme le souhaite la direction du groupe, selon le site spécialisé The Verge. Comme de nombreuses entreprises de la Silicon Valley, Apple autorise depuis avril 2020 ses salariés à télétravailler à plein temps.

Dans un courriel envoyé la semaine dernière et cité par The Verge, le patron d'Apple Tim Cook a indiqué que la plupart des employés devraient faire acte de présence les lundi, mardi et jeudi à partir de septembre.

Protéger les plus vulnérables

Pour ces salariés mécontents, cet impératif nuirait notamment aux salariés les plus vulnérables, que le groupe affirme pourtant régulièrement vouloir protéger dans sa communication.

"Nous voudrions saisir cette opportunité pour communiquer une crainte grandissante parmi nos collègues", peut-on lire dans un courrier interne co-rédigé par environ 80 employés de la marque à la pomme.

"La politique d'Apple sur le travail à distance ou en lieu flexible, et la communication qui l'accompagne, ont déjà forcé certains de nos collègues à démissionner", écrivent les salariés.

"Sans le caractère inclusif que permet la flexibilité, beaucoup d'entre nous ont le sentiment qu'ils doivent choisir entre soit nos familles, notre bien-être et la capacité à faire de notre mieux au travail, soit faire partie d'Apple."

Dilemme pour Apple

Apple ne pourra sans doute pas se contenter de balayer ces revendications d'un revers de la main. En effet, dans l'industrie des nouvelles technologies américaines, la guerre des talents fait rage et, pour attirer les meilleurs, les entreprises s'efforcent de chouchouter leurs employés à coups de salaires mirobolants et de multiples avantages.

Si la préférence des employés d'Apple pour le télétravail s'avérait largement répandue dans l'entreprise, le géant à la pomme risquerait, en poursuivant sa politique de retour au bureau, de voir ses rangs se clairsemer au profit de certains rivaux qui, eux, ont fait le pari de permettre à leurs salariés de travailler à distance ad vitam eternam, comme Twitter.

D'autant que, si l'industrie des nouvelles technologies a longtemps pu se targuer de relations pacifiées au travail, cette époque est bel et bien révolue : les techies n'hésitent plus à faire de l'activismeet à exprimer leur désaccord auprès de leur employeur. Casse-tête en prévision pour Tim Cook