Tout est parti d'un tweet. « The Rocket is on the launch pad », littéralement « la fusée est sur la rampe de lancement », un message envoyé mardi à 15 h 46, signé @xavier75, le premier jamais publié par Xavier Niel, pourtant inscrit depuis novembre 2008 sur Twitter. Une façon pour le fondateur du fournisseur d'accès à Internet d'annoncer le lancement imminent de Free Mobile et de se réjouir publiquement du feu vert que venait de lui donner le régulateur des télécoms. En effet, quelques heures plus tard, après la clôture de la Bourse, l'Arcep, a indiqué que, vérification faite, le réseau mobile 3G du nouvel opérateur respecte d'ores et déjà les engagements de couverture qu'il devait atteindre le 12 janvier 2012, soit plus de 27 % de la population.
Ce feu vert permet de faire entrer en vigueur le contrat d'itinérance que Free a conclu en mars avec Orange afin de pouvoir fournir des services mobiles sur l'ensemble du territoire dès son lancement. Selon les termes de la licence, l'ouverture commerciale de Free Mobile doit avoir lieu le 12 janvier au plus tard. L'opérateur avait en réalité deux mois d'avance sur le planning : il a écrit le 10 novembre à l'Arcep pour lui signaler que son réseau couvrait déjà plus de 27 % de la population. « L'enjeu pour eux est de ne pas manquer la période de Noël » souligne un proche de l'Arcep. Les clients profitent généralement des promotions de fin d'année des opérateurs mobiles pour se réengager.
Plusieurs scénarios sont envisagés : l'envoi de cartes SIM aux 4,3 millions d'abonnés ADSL actuels de Free (peut-être après avoir signalé son intérêt par e-mail et le type de téléphone utilisé), l'ouverture des souscriptions directement en ligne ou le lancement en grande pompe lors d'une conférence de presse, comme le 14 décembre 2010 pour la présentation de la box dernière génération, la Freebox Révolution.
Casser les prix
Reste à savoir le plus important : les prix. Une offre proposant appels, SMS et surf illimités à 29,99 euros, à 14,99 euros... ou à 9,99 euros ? Des prix qui seraient proposés a priori sans engagement et sans téléphone, l'appareil étant proposé à part, en étalant le paiement. Tous les paris sont encore permis. Xavier Niel a promis de casser les prix et de diviser par deux la facture d'un foyer.
Désormais, tout est en place pour l'arrivée du quatrième opérateur mobile : l'Arcep a également communiqué mardi soir le tarif (la terminaison d'appel) que paieront les concurrents, Orange, SFR et Bouygues Telecom, lorsqu'un de leurs clients appellera un abonné Free Mobile. Ce sera 2,4 centimes d'euro en janvier 2012, contre 1,5 centime à payer dans l'autre sens pour Free. Jusqu'en juillet dernier, Bouygues Telecom avait bénéficié d'un tel régime de faveur en raison de la plus faible taille de son parc d'abonnés. Mais le prix de cette terminaison d'appel de Free baisserait rapidement et fortement dès juillet 2012, à 1,6 centime.