Free se défend d'être un opérateur "low cost"

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  581  mots
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Le fondateur d'Iliad, Xavier Niel, a balayé mercredi les accusations récurrentes visant le fonctionnement du réseau de Free Mobile en assurant que l'opérateur mobile respectait ses obligations de couverture de la population.

Free répond aux critiques concernant son réseau mobile. Quinze jours après son arrivée tonitruante sur le marché français de la téléphonie mobile, le quatrième entrant est la cible d'un feu nourri de critiques qui, outre la question des antennes, portent sur les retards de livraison de cartes Sim ou encore la disponibilité de son service client.

"L'Arcep a constaté que nous avions déployé un réseau qui couvrait plus de 27% de la population et depuis, nous avons continué à déployer des antennes", a déclaré Xavier Niel lors de son audition par la Commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale. Ses détracteurs accusent l'opérateur de ne pas respecter ses obligations de couverture du territoire en se reposant sur le réseau de l'opérateur historique Orange, avec lequel il a signé un accord commercial d'itinérance. Deux syndicats des opérateurs de téléphonie mobile, l'Unsa et la CFE-CGC, viennent de demander à l'Autorité de régulation des télécoms, l'Arcep, d'ouvrir une enquête à ce sujet.

Selon Xavier Niel, Bouygues Telecom, filiale de Bouygues, a par ailleurs envoyé des huissiers en Bretagne afin de contrôler le réseau de Free Mobile. "Tous les moyens sont bons pour discréditer le petit nouveau", a dénoncé le fondateur d'Iliad, en accusant ses concurrents d'"inventer" des difficultés.
Free dispose à ce jour d'un millier d'antennes et continue de déployer son réseau, en vue d'atteindre le plus rapidement possible l'obligation qui lui a été fixée de couvrir plus de 90% de la population d'ici à 2018.

"On espère être très en avance là-dessus", a-t-il dit, en se montrant confiant, même s'il reconnaît que le déploiement des antennes se heurte parfois à des contestations juridiques, notamment à Paris, où la couverture du dernier né des opérateurs mobiles est à ce jour "exécrable", a-t-il admis.

UNE ENTREPRISE "RAISONNABLE", PAS "LOW COST"

Sur cette question des antennes, l'Arcep a fait savoir qu'elle n'avait pour l'instant pas été saisie d'une plainte d'un des opérateurs au sujet du réseau de Free mobile.  Le gendarme des télécoms précise qu'il n'est pas en mesure d'effectuer un contrôle en continu des réseaux et qu'il ne peut agir sur la foi de rumeurs.
Devant les députés, Xavier Niel a reconnu quelques retards à l'allumage, l'opérateur ayant été débordé par trois à quatre millions de demandes d'information le jour même du lancement de son offre, ce qui a mis hors service son site internet.

L'embouteillage des demandes de portabilité, c'est-à-dire de changement d'opérateur sans changement de numéro, pose également un certain nombre de difficultés, a-t-il dit, en rappelant que ces demandes étaient gérées par un groupement d'intérêt économique réunissant les opérateurs.  Quelques centaines de cartes Sim n'ont pas encore été reçues par leur destinataire, a-t-il précisé.

Le fondateur d'Iliad a également défendu le modèle économique des offres de Free Mobile qui incluent deux forfaits à prix choc, nettement inférieurs aux standards en France, avec un forfait tout illimité à 19,99 euros et un forfait de base à deux euros par mois.  "Free n'est pas une entreprise low cost. Nous avons des offres à bas coûts mais nous sommes une entreprise raisonnable", a dit Xavier Niel, en indiquant que son salaire, 173.000 euros brut par an, était inférieur de 20% à 30% à ceux de ses concurrents.