Vivendi évoque le rôle "opaque" de l'Etat dans l'arrivée de Free sur le marché du mobile

Par latribune.fr (source AFP)  |   |  292  mots
Copyright Reuters
Le président du directoire de Vivendi Jean-Bernard Lévy a vivement critiqué le rôle joué par l'Etat dans l'arrivée d'un quatrième opérateur sur le marché français du téléphone mobile et menacé à mots couvert de porter l'affaire devant la Justice.

Dans un entretien au quotidien Les Echos de jeudi, M. Lévy a dénoncé pêle-mêle "les faveurs et les contorsions qu'il a fallu pour que cette offre (ndlr: celle de Free Mobile) voie le jour, le rôle joué par les pouvoirs publics hier pour l'attribution de la licence, aujourd'hui devant l'absence de couverture réelle" du territoire par le nouvel entrant.

"L'Etat est partout dans cette affaire", a lancé M. Lévy, dans cet entretien publié à l'occasion de la publication des résultats annuels du groupe diversifié, qui possède notamment l'opérateur SFR. "Les pouvoirs publics et le régulateur ont tout fait pour aboutir à l'émergence d'un quatrième opérateur mobile et l'opérateur public lui loue son réseau dans des conditions opaques. Dans notre analyse, il y a donc bien entendu un aspect juridique", a tonné M. Lévy.

Pour lui, il est en outre "patent" que "des questions d'une gravité particulière se posent sur le respect par Free de ses obligations de couverture". M. Lévy dénonce enfin la "myopie" dont ont fait preuve les pouvoirs publics en favorisant une "démarche purement consumériste", qui risque d'avoir un impact négatif sur tout "l'écosystème numérique".

M. Lévy a par ailleurs dévoilé lors d'une conférence téléphonique que SFR a perdu au total 200.000 abonnés pour les mois de janvier et février, période correspondant à peu près à l'arrivée de Free Mobile sur le marché. Ce quatrième opérateur, qui pratique une politique de prix agressive contraignant ses concurrents à baisser leurs tarifs, a provoqué des phénomènes similaires chez les deux autres grands opérateurs, Orange et Bouygues Telecom.