Facebook lorgnerait Opera, le navigateur qui fait fureur sur les mobiles

Par Delphine Cuny  |   |  533  mots
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L'éditeur de logiciels norvégien, dont le navigateur est réputé pour sa rapidité, intéresserait le réseau social. L'action Opera Software a bondi de 20% mardi à la Bourse d'Oslo, portant sa capitalisation à 650 millions d'euros.

On ne prête qu'aux riches... La moindre rumeur de rachat dans l'univers de la téléphonie mobile désigne désormais Facebook comme acquéreur potentiel. Après l'application mobile de partage de photos Instagram, pour 1 milliard de dollars, juste avant son entrée en Bourse, et peut-être sous peu la technologie de reconnaissance faciale Face.com, le réseau social, qui vient de récupérer 7 milliards de dollars après impôts de son introduction, s'intéresserait de près au navigateur Opera, plébiscité par certains utilisateurs de smartphones, selon le site britannique de high-tech Pocket-Lint. L'action de l'éditeur de logiciels libres norvégien, Opera Software, a bondi de 26% mardi matin à la Bourse d'Oslo. Elle gagne près de 20% à l'approche de la clôture, portant sa capitalisation boursière à 4,9 milliards de couronnes norvégiennes, l'équivalent de 650 millions d'euros.

Une expertise recherchée dans la monétisation sur mobile
Réputé pour sa rapidité, le navigateur Internet Opera est utilisé par 200 millions d'internautes dans le monde, dont seulement 60 millions dans la version pour PC. En revanche, la version pour mobile, Opera Mini est disponible sur l'App Store d'Apple depuis avril 2010 pour l'iPhone mais aussi pour les BlackBerry et les Android : au total, cette version compte plus de 168 millions d'utilisateurs actifs à fin mars, dont 20 millions sur Android. La société, qui publie depuis cette année ses comptes en dollars américains, tire encore l'essentiel de son chiffre d'affaires des licences (payées par les fabricants ou les opérateurs) et de la recherche sur Internet mais les recettes issues de la publicité sur mobile explosent pour atteindre 6,9 millions de dollars (multipliées par quatre en un an, presque 15% du total), et Opera vient d'ailleurs de racheter deux petites régies spécialisées dans ce domaine.

Cette expertise de la monétisation sur mobile est précisément ce qui fait défaut à Facebook. Pendant la tournée de présentation aux investisseurs avant son introduction en Bourse, le réseau social a d'ailleurs dû apporter un correctif prudent sur ses perspectives, du fait de la montée en puissance du mobile chez ses utilisateurs sans qu'il parvienne à la traduire en recettes publicitaires pour l'instant.

Google pourrait aussi être intéressé

Rien ne semble encore fait cependant. Et certains analystes voient déjà Google entrer dans la course, ce qui ferait monter les enchères, et imaginent une opération à 1 milliard de dollars. Selon les derniers chiffres de StatCounter, Android et Opera sont au coude à coude pour la première place de navigateur sur mobile, à plus de 21% de parts de marché chacun, juste devant Safari pour iPhone à 20%.

Opera Software s'est refusé à tout commentaire. Le co- fondateur et premier actionnaire Jon S. von Tetzchner, avec 10,9% du capital, a affirmé à l'agence Reuters ne pas être au courant de discussions et considérer que la société devrait se concentrer sur la croissance interne. En désaccord avec le conseil d'administration sur l'évolution à donner à Opera, il avait quitté l'entreprise en juin 2011 après avoir cédé son poste de directeur général en janvier 2010. La société, fondée en 1995 et basée à Oslo emploie 856 salariés.