Eric Schmidt veut un mobile Android dans toutes les poches

Le « keynote » du président exécutif de Google au Mobile World Congress de Barcelone mardi soir comme si vous y étiez. Résumé des meilleurs moments.
Eric Schmidt, le président exécutif de Google, au Mobile World Congress mardi soir

Comme chaque année depuis trois ans, c'était la bousculade à l'entrée du grand auditorium de la Fira mardi soir pour écouter le discours d'Eric Schmidt, le président exécutif de Google, au deuxième jour du Mobile World Congress à Barcelone. Un peu de pub pour son système d'exploitation Android, son navigateur Chrome et son moteur de recherche toujours plus pertinent, plusieurs piques contre les régulateurs et les censeurs de l'Internet, un long discours contre la fracture numérique dans le monde : le patron du géant du Web s'est exprimé pendant une demi-heure avant de répondre aux questions de l'audience, avec l'humour qu'on lui connaît. Il avait pourtant des raisons d'être déstabilisé : primo, juste avant son allocution, son meilleur ennemi Apple a annoncé la tenue d'un événement la semaine prochaine pour dévoiler un nouveau produit qui pourrait être le fameux iPad 3... Un timing qui n'aurait rien à avoir avec le hasard selon les mauvaises langues. Secundo, la journée a été marquée par de vives critiques des régulateurs des deux côtés de l'Atlantique contre la politique de confidentialité du moteur de recherche. Revue de détail de ce qu'il faut retenir de son « keynote ».

Le navigateur le plus sûr et le plus rapide arrive sur Android
Eric Schmidt a annoncé le lancement le jour même de l'application Chrome pour Android : son navigateur qu'il décrit comme « le plus sûr, le plus rapide et en plus il est gratuit. » Cette application, dont son spécialiste des démonstrations, Hugo Barra, a montré les prouesses, est disponible pour tous les smartphones et tablettes Android dernière version (Ice Cream Sandwich). Chrome est fluide et « intelligent » : il retrouve l'historique de vos recherches Google quel que soit le terminal utilisé (PC, mobile, tablette), à condition de s'être identifié avant de surfer. « Et ça se désactive si ça vous met mal à l'aise, je sais que vous êtes sensible aux questions de protection de la vie privée, Eric » a glissé son collègue, faisant éclater de rire toute la salle. Schmidt lui-même a souligné un peu plus tard que « les téléphones ont un bouton « off », on peut les éteindre, oui, je sais Andy [Rubin, le fondateur d'Android, au premier rang dans l'auditorium], ça te rend triste, mais c'est vrai ! »


La révolution du smartphone sera universelle

« La révolution du smartphone sera universelle. Les prix des téléphones vont énormément baisser et il y aura bientôt littéralement un Android dans toutes les poches » prédit Eric Schmidt. « Android pour chaque personne, on est déjà à plus de 300 millions de terminaux en service, on est à 850.000 par jour, on a doublé en six mois. Si on continue à ce rythme, on va atteindre des milliards, il faudra produire plus de gens ! » a-t-il lancé, provoquant de nouveaux rires dans l'auditorium. Allez-vous transposer Android sur des téléphones classiques, des « feature phones » dans le jargon du secteur, lui demande-t-on dans la salle ? « Pourquoi ne pas tout simplement acheter un smartphone, qui coûtera le même prix qu'un classique dans un an, à 50 dollars ! » a répondu le patron de Google. « Dès que l'on descend sous les 70 dollars, c'est un tout nouveau marché qui s'ouvre. » Le téléphone mobile « ça change la vie, on peut prendre une photo et demander un diagnostic à distance, etc. » Eric Schmidt avait en effet commencé par un long couplet sur « les deux tiers de l'humanité qui ne sont pas connectés, qui n'ont jamais fait une recherche sur Google, jamais vu une vidéo sur YouTube, jamais joué à Angry Birds. » Pour eux, le smartphone n'est « qu'une partie de la solution, il faut des réseaux » : Schmidt a alors évoqué « les réseaux maillés communautaires basés sur du WiFi avec juste un serveur pour construire un réseau local », ce qui n'a pas dû emballer les opérateurs télécoms traditionnels présents sur place.

Confier l'Internet à l'Union internationale des télécoms serait un désastre
Faut-il confier la régulation de l'Internet à une organisation des nations Unies, comme l'Union internationale des télécoms ? A cette question de la salle, Eric Schmidt n'a pas mâché ses mots : « la communauté de l'Internet est très inquiète au sujet de cette idée de transférer le contrôle de l'Internet à l'UTI. Si on commence à toucher au système des noms de domaines, le Web serait cassé, réduit en miettes. Ce serait un désastre. Il ne faut à aucun prix renoncer à la liberté et l'ouverture du Web. Des idées qui pourraient sembler logique [comme celle-ci] fracasseraient le Web en mille morceaux. » Le sujet lui a inspiré quelques autres envolées lyriques comme  « le coût de l'excès de régulation c'est la perte d'innovation » ainsi que « le web est plus qu'un réseau de machines, c'est un réseau d'esprits, le web nous unit. »
 

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Commentaire 1
à écrit le 29/02/2012 à 18:17
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Bullshit ... Android n'a aucun outil de dev d'appli, à moins de passer par une société spécialisée à prix d'or ... Cela va faire pschiiittt ou Shiiittt ...

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