Téléphonie mobile : Fleur Pellerin prône la mutualisation des réseaux, mais pas la concentration

Par latribune.fr  |   |  346  mots
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D'après Fleur Pellerin, le marché de la téléphonie mobile doit rester un marché à quatre acteurs, estimant qu'un rapprochement entre deux acteurs serait "un constat d'échec". Elle invite les opérateurs à partager davantage leurs réseaux.

Fleur Pellerin tire à nouveau, dans Les Echos, un bilan positif de l'arrivée de Free Mobile, qui fait néanmoins débat chez certains économistes. La semaine dernière déjà, elle avait déclaré au Figaro que l'arrivée de Free "était une bonne chose en soit". En réalité, elle semble surtout défendre l'idée d'un marché à quatre opérateurs mobiles. "Notre analyse est qu'il y a de la place pour quatre opérateurs mobiles. Le gouvernement souhaite que le marché trouve son équilibre à quatre acteurs", a-t-elle expliqué dans cette interview. D'après Fleur Pellerin, un rapprochement entre deux opérateurs serait "un constat d'échec, avec de lourdes conséquences sur l'emploi". En octobre dernier, des spéculations avaient tourné autour d'un mariage entre Free Mobile et SFR.

La ministre a estimé que l'arrivée de Free Mobile, si elle a été vertueuse pour les consommateurs, a été plus compliquée pour les opérateurs déjà installés. "Le précédent gouvernement aurait dû davantage anticiper", a-t-elle estimé.

Free Mobile est en retard, mais n'enfreint pas ses obligations

Alors que le déploiement du réseau de Free Mobile suscite des interrogations - celui-ci aurait des difficultés à trouver des sites en zone urbaine - Fleur Pellerin recommande aux opérateurs d'engager des pourparlers pour partager leurs réseaux. Free Mobile n'aura, en effet, installé que 1779 bornes fin 2012, contre les 2500 prévues par sa direction. Ce retard n'est pas lié à sa licence qui l'oblige à couvrir 75% de la population au plus tard en janvier 2015. En décembre dernier, l'Arcep avait déclaré que le réseau Free Mobile couvrait 37% de la population.

Pour Fleur Pellerin, la question du déploiement se pose d'autant plus que les opérateurs investissent actuellement dans la technologie 4G et rencontrent également des difficultés à obtenir des permis ou sont en prises avec des associations de riverains. "La mutualisation des réseaux et des partenariats peuvent être envisagés, comme cela se fait de plus en plus à l'étranger", conseille la ministre déléguée.