"L'entreprise peut disparaître. Elle perd entre 800 millions et un milliard d'euros par an depuis 2006." Le patron d'Alcaltel-Lucent, Michel Combes, a été droit au but, ce mardi, concernant l'avenir de l'équipementier en télécommunications. Et selon lui, l'avenir du groupe est donc réellement menacé.
"Des virages technologiques ratés"
Revenant sur les déboires d'Alcatel-Lucent, Michel Combes a notamment fait le constat que :
L'entreprise traverse aujourd'hui un moment douloureux dont je mesure la difficulté pour nos collaborateurs. Ils ont déjà payé un tribut fort au redressement de leur entreprise (...) Des virages technologiques ratés, notamment dans le mobile, la 3G que l'entreprise n'a pas su négocier, un désengagement des pays à très forte croissance au moment où les investissements s'y effectuaient, et une capacité d'innovation insuffisamment dynamisée au cours des années qui viennent de s'écouler.
La semaine dernière, le nouveau plan stratégique dévoilé par le directeur général s'est traduit par une annonce de 15.000 suppressions de postes dans le monde, dont 900 dans l'Hexagone. Ce qui a immédiatement déclenché une levée de boucliers des syndicats, mais également du gouvernement. Il s'agit du sixième plan social de l'équipementier télécoms français depuis sa fusion avec Lucent en 2006.
Le siège du groupe va être déplacé de "Paris Intra-Muros" mais demeurera en région parisienne
Michel Combes a également indiqué que le siège du groupe, situé près de la tour Eiffel à Paris, allait déménager par mesure d'économie "à l'extérieur de Paris intra-muros", mais "restera en région parisienne. Pas à l'étranger".
Dans 5 ans, Alcatel-Lucent sera un groupe franco-américain avec ses centres de décision en France, un groupe puissant qui innove, se développe et croit.
"L'Europe est devenu le continent oublié des télécommunications"
Dans la soirée, devant la commission économique de l'Assemblée nationale, il a également plaidé pour une consolidation européenne du secteur des télécoms pour "renverser la vapeur".
Il est urgent de redonner la possibilité aux industriels du secteur d'investir et de permettre une consolidation du secteur qui sera seule de nature à pouvoir renverser la vapeur en Europe (...) Il est clair qu'en matière de régulation des télécoms en Europe on a tout faux. L'Europe est devenu le continent oublié des télécommunications.
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