Le projet de Bouygues était "intenable" pour la concurrence, selon Jean-René Fourtou (Vivendi)

Par latribune.fr  |   |  317  mots
Pour le président de Vivendi, l'impact social était "l'une des faiblesses du projet Bouygues". (Photo : Reuters)
C’est le critère de la "faisabilité" qui l'aurait emporté pour le choix entre les offres de Numericable et Bouygues sur SFR, à en croire Jean-René Fourtou, le président du conseil de surveillance de Vivendi

Si Vivendi a préféré céder sa filiale de téléphonie SFR au câblo-opérateur Numericable, c'est parce que l'offre de Bouygues était "intenable au plan de la concurrence", a déclaré Jean-René Fourtou, le président du conseil de surveillance du groupe, dans une interview parue lundi dans le quotidien économique Les Échos.

C'est le critère de la "faisabilité" qui l'a emporté pour le choix entre les offres de Numericable et Bouygues sur SFR, a-t-il estimé, précisant qu'un "rapprochement avec Bouygues aurait créé un groupe avec 47% de part de marché en valeur dans le mobile".

L'offre de Bouygues aurait trop armé la concurrence 

"La proposition de Bouygues de vendre son réseau mobile et des fréquences à Free allait dans le bon sens, mais il aurait probablement fallu aussi céder des clients", avec pour conséquence, en cas de mariage Bouygues Telecom-SFR, de "se retrouver avec une société en décroissance face à un concurrent surarmé, Free".

Si Bouygues "avait proposé 15 milliards d'euros en cash en nous assurant que tous les risques concurrentiels étaient pris à sa charge, il aurait eu de sérieuses chances. Mais ce n'était pas le cas", poursuit-il.

Olivier Roussat, le patron de Bouygues Telecom, avait indiqué le 9 mars être entré en discussion pour céder les 15.000 antennes de son réseau à son concurrent Free pour 1,8 milliard d'euros, dans le but de "rendre acceptable l'acquisition de SFR aux yeux de l'Autorité de la concurrence".  

"4.000 à 6.000 personnes en trop"

Le président de Vivendi a également jugé que son impact social était "aussi l'une des faiblesses du projet Bouygues", qui "comportait de très importantes synergies mais avec beaucoup de doublons au niveau des effectifs".

"Il y aurait eu 4.000 à 6.000 personnes en trop, sans compter les sous-traitants. La situation aurait été difficile à gérer, alors même que Bouygues s'était engagé à ne pas licencier pendant trois ans."