2021, année cauchemardesque pour Huawei : les ventes ont dégringolé de près de 30%

Par Pierre Manière  |   |  348  mots
Huawei pâtit d'une ligne dure des Etats-Unis à l'égard de la tech chinoise. (Crédits : Michele Tantussi)
Le géant chinois des télécoms et des smartphones a vu son chiffre d’affaires dégringoler. En 2021, celui-ci s’est nettement replié, de près d’un tiers, à 634 milliards de yuans, soit 87 milliards d’euros. Le groupe pâtit de sanctions américaines, que l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche n’a pas permis de lever. Explications.

2021 restera une année noire pour Huawei. L'exercice fiscal s'est soldé par une violente chute du chiffre d'affaires du champion chinois des télécoms et des smartphones. Entre janvier et décembre, celui-ci s'est élevé à seulement 634 milliards de yuans (87,4 milliards d'euros), contre 891,4 milliards de yuans un an plus tôt. Il s'agit d'une dégringolade de pas moins 29%. Une gifle, qui illustre les difficultés du groupe à trouver une parade aux sanctions américaines.

Celle-ci sont apparues sous la mandature de Donald Trump. Ce dernier a accusé Huawei d'espionnage pour le compte de Pékin, ce que le géant chinois a toujours démenti. L'administration américaine a d'abord chassé Huawei du marché de la 5G, avant de lui interdire, en 2019, de s'approvisionner en technologies et composants électroniques « made in USA ». Or le mastodonte chinois en est dépendant. Ses ventes de smartphones, privés d'Android, le logiciel d'exploitation de Google ont été, en particulier, sévèrement touchées par ces restrictions. Au point qu'en novembre 2020, Huawei a décidé de vendre sa marque Honor, destinée aux jeunes.

Le pessimisme de Guo Ping

Depuis, le groupe de Shenzhen a toutes les peines du monde à remonter la pente. Président en exercice de Huawei, Guo Ping se montre plutôt pessimiste. Il s'attend à une nouvelle année difficile. « 2022 aura son lot de défis », a-t-il averti dans un message de Nouvel an, évoquant « une conjoncture imprévisible, la politisation des questions technologiques et un mouvement croissant en faveur de la démondialisation ».

Surtout, la perspective de voir l'administration américaine relâcher la pression sur le groupe s'est évaporée. L'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche n'a pas permis de lever les interdictions. Le président américain a maintenu une ligne dure vis-à-vis de la tech de l'empire du Milieu. En témoignent de nouvelles salves de sanctions de Washington à l'égard du géant chinois des drones DJI. Les Etats-Unis redoutent notamment que ces produits permettent à Pékin de collecter massivement des informations sur le sol américain.

(avec AFP)