Jean Castex promet 300 euros, voire 600 euros, pour l'accès au haut débit sans fil

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  422  mots
Jean Castex double l'aide de l'Etat aux particuliers pour passer au haut débit sans fil. (Crédits : GONZALO FUENTES)
En déplacement dans l'Ariège, le Premier ministre s'est attaqué à la question des zones blanches avec une nouvelle promesse numéraire. Il a annoncé le doublement, au minimum, de l'aide pour la "cohésion numérique des territoires" afin de permettre aux zones non couvertes par les réseaux filaires de passer au haut débit sans fil.

A quelques semaines des élections présidentielles, Jean Castex annonce le renforcement de l'aide de l'Etat aux particuliers ne disposant pas d'une connexion internet suffisante. En déplacement sur un chantier de déploiement de la fibre dans l'Ariège, le Premier ministre a établi qu'elle passerait de 150 à 300 euros à partir du mois d'avril. Cette rallonge doit permettre aux bénéficiaires de disposer d'un meilleur accès au haut débit sans fil, notamment dans les zones rurales.

"Le constat est que ce montant n'est pas suffisant pour permettre aux personnes de s'équiper. On a donc décidé de passer à 300 euros, voire 600 euros", selon des critères de ressources, a affirmé Jean Castex lors de son déplacement aux côtés du secrétaire d'État au Numérique Cédric O.

Cette aide, lancée en 2018 en tant que dispositif "cohésion numérique des territoires", permet aux ménages et aux entreprises non couverts par les réseaux filaires de passer au haut débit sans fil, grâce à une subvention sur le coût d'équipement, d'installation ou de mise en service allant pour l'instant jusqu'à 150 euros.

L'association UFC-Que Choisir pointait dans une étude publiée fin janvier que malgré le réseau mobile 4G, 32% des consommateurs en zones rurales sont privés de "bon haut débit", à savoir une connexion internet ayant un débit supérieur à 8 Mbits/s.

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Des objectifs encore à en suspens

Ce financement s'inscrit dans le cadre du plan "France Très Haut Débit" lancé en 2013. Il a pour ambition originelle de couvrir l'intégralité du territoire en très haut débit (supérieur à 30 Mbits/s) d'ici la fin de 2022, à laquelle est venue s'ajouter la généralisation de la fibre optique d'ici 2025 à l'aune de la crise du coronavirus.

Selon une étude publiée l'an dernier par InfraNum, qui rassemble les industriels de la fibre, le déploiement de cette technologie s'intensifie avec plus de 6 millions de locaux supplémentaires devant être raccordés en 2021. Elle estime ainsi qu'en 2022, 36,2 millions de locaux seront raccordés, sur un total de 42,7 millions.

D'après ces projections, il faudra encore apporter la fibre à 6,5 millions de foyers entre 2023 et 2025. Or selon InfraNum, 2,1 millions de locaux suscitent l'inquiétude du secteur. Et pour cause, il s'agit ici de raccordement longs, complexes, situés dans des territoires isolés ou difficilement accessibles. Rien d'impossible techniquement, mais cela coûtera cher.