Nokia chahuté en Bourse après un trimestre décevant

Par AFP  |   |  424  mots
Les retards de déploiement des réseaux 5G ainsi que l'intensification de la concurrence sur ce segment pèsent sur les performances de l'industriel finlandais qui a dû différer l'inscription dans ses comptes trimestriels de 200 millions d'euros de chiffre d'affaires attendus. (Crédits : Dado Ruvic)
L'équipementier finlandais en télécommunications Nokia chutait ce jeudi 25 avril en Bourse après des résultats décevants au premier trimestre avec une perte creusée sur un an en raison des délais de déploiement des réseaux 5G et d'une vive concurrence.

L'industriel souffre. L'équipementier finlandais en télécommunications Nokia chutait ce jeudi 25 avril en Bourse après des résultats décevants au premier trimestre avec une perte creusée sur un an en raison des délais de déploiement des réseaux 5G et d'une vive concurrence. L'action cédait 8,3%, à 4,7 euros, à 10h30 (07h30 GMT) à la Bourse d'Helsinki, tirant à la baisse l'indice des 25 valeurs de référence de la place finlandaise qui abandonnait 0,95%.

La perte nette est ressortie à 446 millions d'euros contre 188 millions à la même période l'an passé, et après un bénéfice de 193 millions au dernier trimestre de l'exercice 2018. Le chiffre d'affaires est quasi stable, à 5,0 milliards d'euros. Le trimestre s'est révélé "faible" mais « nous nous y attendions et ce résultat ne change pas nos prévisions pour l'exercice plein », a assuré le PDG du groupe, Rajeev Suri, dans un communiqué.

« Les revenus de la 5G devraient fortement croître, en particulier dans la seconde moitié de l'année, grâce à nos 36 contrats commerciaux signés à cette date », a-t-il ajouté.

Concurrence d'Ericsson et de Huawei

Les retards de déploiement des réseaux 5G ainsi que l'intensification de la concurrence sur ce segment pèsent sur les performances de l'industriel finlandais qui a dû différer l'inscription dans ses comptes trimestriels de 200 millions d'euros de chiffre d'affaires attendus. La 5G fait l'objet d'une féroce bataille entre Nokia et ses concurrents directs, le suédois Ericsson et le chinois Huawei. Ce dernier est considéré plus performant et plus innovant mais est soupçonné par Washington d'espionner les communications des pays qui utiliseraient ses équipements. Sous pression des Etats-Unis, l'Allemagne a toutefois refusé d'interdire aux équipementiers chinois l'accès à ses enchères pour l'octroi des chantiers de sa future 5G.

Le trimestre de Nokia « a été inférieur aux attentes, surtout si on le compare à Ericsson et Huawei qui ont fait un solide début d'année », a indiqué à l'AFP l'analyste Mikael Rautanen du cabinet Inderes.

« La concurrence s'est intensifiée et le marché n'est pas très favorable pour les marges opérationnelles pour le moment (...) avec une politique tarifaire agressive », a-t-il ajouté.

Du côté des coûts, Nokia indique poursuivre comme prévu son programme de réduction des dépenses de 700 millions d'euros destiné à compenser les trous d'air de son activité et assurer sa rentabilité sur le long terme. Sa perte opérationnelle s'est néanmoins creusée de 55% au premier trimestre par rapport à la période correspondante de 2018, à 524 millions d'euros.