Téléphonie : SFR-Numericable confirme son intention de rachat de Bouygues Telecom

Par latribune.fr  |   |  356  mots
"Attention à ne pas fonder un empire sur le sable de l'endettement", prévient Michel Sapin en évoquant l'endettement d'Altice, qui se compte en plusieurs dizaines de milliards d'euros.
+12%, +13%, +8%... toutes les valeurs télécoms sont orientées à la hausse. La raison: le numéro deux des télécoms français confirme ce lundi son offre de rachat de Bouygues Telecom et propose de revendre certains actifs à la maison mère de Free, pour satisfaire l'autorité de la concurrence. Mais cela ne suffit pas au gouvernement, qui émet des doutes sur la pertinence de cette concentration.

C'est officiel. Altice, maison mère de SFR-Numericable, vient de confirmer l'offre de rachat de Bouygues Telecom, évoquée dimanche 21 juin par le JDD. Mais aucune précision n'est encore donnée sur les modalités de l'opération. Si Bouygues a confirmé avoir reçu de la part d'Altice une offre "non sollicitée" pour la cession de Bouygues Telecom, "aucune négociation n'est en cours" à l'heure actuelle, précise la société. Le montant de l'opération -10 milliards d'euros- n'est pas non plus confirmé. Le conseil d'administration du groupe se réunira cependant mardi 23 juin 2015 pour examiner l'offre d'Altice.

Si celle-ci aboutissait, Numericable-SFR envisagerait de revendre certains actifs à Iliad, propriétaire de l'opérateur Free. Pour ce faire, les deux groupes sont déjà entrés en négociations exclusives, précisent-ils ce lundi.

En Bourse, les valeurs telecoms flambent après l'annonce du projet d'Altice. À 9h11, ce dernier gagne 12%, Bouygues 13%, Iliad près de 10%, Numericable-SFR 12,7% et Orange près de 8%.

Le gouvernement reste prudent

Le gouvernement demeure toutefois méfiant vis à vis des ambitions de Patrick Drahi, président d'Altice. Après le ministre de l'Économie Emmanuel Macron, c'est Michel Sapin, ministre des Finances, qui exprime ses doutes ce lundi : "attention à ne pas fonder un empire sur le sable de l'endettement", prévient-il en évoquant l'endettement d'Altice, qui se compte en plusieurs dizaines de milliards d'euros.

Interrogé sur les moyens de l'État pour éventuellement bloquer l'opération, Michel Sapin a répondu : "ce sont de très grosses opérations entre de très grandes entreprises françaises, de droit français, dans des domaines qui sont absolument fondamentaux pour la vie quotidienne mais aussi pour le développement économique de notre pays".

"Donc par définition l'État s'y intéresse et l'État doit donner son opinion. Et puis il y a la puissance publique, l'intérêt général", a-t-il ajouté, en soulignant que les autorités de la concurrence devraient donner leur aval. "Si c'est pour tout concentrer et faire monter tous les prix, je pense que personne ne serait gagnant".

(Avec AFP et Reuters)