Tracking : Edouard Philippe reporte le vote sur l'application controversée StopCovid

Par latribune.fr  |   |  409  mots
Le Premier Ministre Edouard Philippe. (Crédits : Reuters)
Le Premier Ministre a estimé qu'un débat était "prématuré" sur l'application de traçage numérique StopCovid au regard des "incertitudes" de ce projet. Edouard Philippe a confirmé le report sine die du vote sur cette question à l'Assemblée nationale, alors que l'application doit être opérationnelle au 11 mai.

Le débat sur le projet d'application numérique StopCovid, censée identifier les "chaînes de transmission" du coronavirus, est "prématuré" compte tenu des "incertitudes" sur ce projet, a estimé Edouard Philippe ce mardi devant l'Assemblée nationale lors de la présentation de la stratégie de déconfinement. Le Premier Ministre a ainsi confirmé le report sine die du vote sur cette question à l'Assemblée nationale.

"Un grand nombre de responsables politiques, à commencer par le président de l'Assemblée Nationale, m'ont fait part de leurs interrogations sur ce type d'instrument, sur les questions que son utilisation ne manquerait pas de poser en termes de libertés publiques et des libertés individuelles", a déclaré le chef du gouvernement.

"Ces questions (...) me paraissent fondées, elles doivent être posées, elles doivent être débattues et j'ai même le sentiment qu'elles doivent faire l'objet d'un vote", a-t-il poursuivi. "Pour l'heure, compte tenu des incertitudes sur cette application, je serais bien en peine de vous dire si elle fonctionne et comment elle fonctionnera précisément."

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La Cnil demande des "garanties supplémentaires"

"Je ne doute pas que nous travaillerons d'arrache-pied et que nous réussirons à faire aboutir ce projet mais (...) il me semble que le débat est un peu prématuré", a-t-il ajouté. "Mais je confirme mon engagement : lorsque l'application en cours de développement fonctionnera et avant sa mise en œuvre, nous organiserons un débat spécifique, suivi d'un vote spécifique".

Inspiré d'outils déployés dans des pays comme Singapour, ce dispositif de traçage doit permettre d'alerter les personnes qui ont été en contact avec des malades du coronavirus. Mais même si cette application fonctionnerait sur la base du volontariat, elle est critiquée jusque dans les rangs LREM pour ses risques concernant la vie privée des utilisateurs.

Dimanche, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) a donné son feu vert de principe, tout en demandant certaines "garanties supplémentaires". Plusieurs parlementaires LREM avaient souligné que l'application n'était pas prête techniquement à ce stade. "Ce n'est pas prêt et ce sera sûrement doucement enterré. A la française", estimait même un député LREM lundi soir, auprès de l'AFP.

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