Xavier Niel grimpe encore dans Telecom Italia

Par Pierre Manière  |   |  336  mots
Xavier Niel, le patron d'Iliad, la maison-mère de Free. (Crédits : reuters.com)
Le patron d’Iliad, la maison-mère de Free, détient désormais une participation potentielle de plus de 15% dans le capital de l’opérateur italien. Le bras de fer avec Vivendi de Vincent Bolloré se précise.

Les coups de semonces sont passés. Après avoir surpris son monde jeudi, avec la révélation d'une prise de participation potentielle de 11,2% dans Telecom Italia, Xavier Niel l'a encore accrue. D'après un document publié vendredi par Consob, l'autorité boursière italienne, le patron d'Iliad (maison-mère de Free) détient désormais « une position longue totale de 15,143% du capital avec droits de vote » de l'opérateur transalpin.

Cette manœuvre ouvre la voie à une bataille boursière avec le groupe de médias Vivendi de Vincent Bolloré, qui détient lui-même 20,03% de Telecom Italia.

Pour l'heure, les intentions des deux hommes d'affaires demeurent floues. Vont-ils se tirer dans les pattes et continuer à grimper au capital de l'opérateur ? En prendre le contrôle ? Leur logique est-elle véritablement industrielle ? Ou simplement financière ?

Un acteur « largement sous-valorisé »

Ces questions se posaient déjà avec Vincent Bolloré, qui a augmenté, au fil des mois, sa participation dans Telecom Italia, alors que son groupe s'est largement recentré dans les médias, en se désengageant des télécoms.

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Au début du mois, plusieurs analystes interrogés par La tribune estimaient que la participation de Vivendi relevait probablement davantage d'une logique financière, liée à la perspective d'une importante plus-value.

Bruno Hareng, analyste chez Oddo Securities, s'est penché sur le sujet. Dans une note, il jugeait que Telecom Italia était « largement sous-valorisé ». Une très probable amélioration des revenus des télécoms sur le marché italien, couplée à une consolidation - avec le passage de quatre à trois opérateurs (synonyme généralement de remontée des prix) - constituent à ses yeux de sérieux atouts pour voir la cote de l'opérateur remonter. Et c'est sans compter sur l'appétit souvent affiché d'autres opérateurs, comme Orange, pour Telecom Italia. La bataille pour le contrôle de l'opérateur italien ne fait que commencer.

(avec AFP)