Pour faire face, les banques devraient fusionner, estime le superviseur de la BCE

Par AFP  |   |  376  mots
Ce haut cadre de la Banque centrale européenne juge que le secteur bancaire du continent est, en pleine pandémie de coronavirus, dans une "situation de faiblesse structurelle parce qu'il brûle du capital depuis dix ans", en raison notamment "d'un manque de restructurations."

Le président du conseil de surveillance de la Banque centrale européenne (BCE), Andrea Enria, a estimé mardi que des fusions entre banques pourraient être utiles alors que l'épidémie de coronavirus rogne leur profitabilité.

"La pandémie mettra encore plus sous pression la profitabilité des banques, qui est déjà insuffisante. L'aggravation de cette faiblesse structurelle pourrait rendre utile l'évaluation d'opérations de fusion, même si ce n'est pas à nous, en tant qu'autorité de vigilance, d'intervenir directement", a souligné M. Enria dans un entretien au quotidien économique italien "Il Sole 24 Ore".

Le secteur est dans une "situation de faiblesse structurelle parce qu'il brûle du capital depuis dix ans", a-t-il dit, en déplorant "un manque de restructurations".

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La crise du Covid toucherait moins l'économie réelle

M. Enria a néanmoins souligné que le système bancaire européen, pendant cette crise, "se montrait plus fort que par le passé. En  2008, il avait joué un rôle de multiplicateur de la crise touchant l'économie réelle. Aujourd'hui, au contraire, il fonctionne pour le moment comme amortisseur des difficultés".

Selon lui, il a ainsi "jusqu'ici bien réagi en permettant aux entreprises d'amorcer la traversée du désert nécessaire pour repartir", même si "la crise est encore dans une phase délicate" avec une incertitude totale sur l'avenir (deuxième vague de contagions ou pas, etc.).

Concernant le système bancaire italien, objet de vives inquiétudes en 2016-2017, M. Enria a souligné qu'il s'était "renforcé tant sur le plan patrimonial que des crédits détériorés" (des prêts risquant de ne jamais être remboursés, NDLR), même s'il présente encore des faiblesses structurelles, avec une faible rentabilité, des coûts élevés et un manque d'investissements dans les technologies les plus avancées.

De plus, "l'opération de nettoyage des bilans n'est pas encore terminée", a-t-il jugé, en notant qu'en Italie, les créances douteuses pèsent pour 6,7% des prêts contre une moyenne de 3,2% dans la zone euro.

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