Duflot n'exclut pas de réquisitionner les logements vacants

Par latribune.fr  |   |  357  mots
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La ministre du Logement envisage de mettre en œuvre des mesures de réquisition pour mettre à l'abri les sans-abri et les mal-logés.

Après avoir vu la loi sur le logement social censurée par le Conseil constitutionnel, Cécile Duflot a repris les armes. Samedi, elle a déclaré qu?elle étudiait la possibilité de réquisitionner les logements vacants pour venir en aide aux sans-abris et mal-logés. Alors que le mercure est tombé bien bas ces jours derniers, Cécile Duflot l?a affirmé sans détour : "S'il est nécessaire, je ferai appel à l'ensemble des moyens disponibles, la réquisition fait partie de cette panoplie."

Pour appuyer ses propos, la ministre verte en a appelé à Jacques Chirac, qui (comme "chacun s?en souvient", lâche-t-elle sans ambages) a effectivement réquisitionné environ 1.000 logements en 1995, lorsqu?il était maire de Paris. A l?époque, il avait jugé que "la multiplication des villes de panneaux indiquant des surfaces de bureaux ou de logements à louer" constituait "une véritable provocation".

"Des bâtiments vides depuis des années"

Dans la même veine, Cécile Duflot a évoqué "des bâtiments vides depuis des années et qui ne servent à rien, quand des gens, des familles, sont à la rue". Toutefois, la ministre n?a pas souhaité s?avancer sur un calendrier ou la manière dont ces biens privés pourraient être réquisitionnés.

Dans la foulée de ses déclarations, Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole national de l?association Droit au Logement (DAL), a précisé que Cécile Duflot "était favorable à l'application de la loi de réquisition et qu'elle y travaillait". Pour sa part, le collectif Jeudi Noir a demandé dimanche au gouvernement de passer "enfin à l?action" pour endiguer la crise du logement, qualifiant de "belles déclarations" la sortie de Cécile Duflot.

Une "idée désastreuse"

La droite n?est évidemment pas en reste. Président UMP du conseil général des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian a fustigé dimanche l?"idée désastreuse" de la ministre. Parce que d?après lui, "il faut arrêter de faire fuir l?argent", et que "la France n?a pas besoin d?un coup de matraque supplémentaire sur la tête".