Immobilier : la manne des rachats de crédits est finie pour les courtiers

Par Mathias Thépot  |   |  559  mots
En 2014, les courtiers immobiliers ne bénéficieront plus des renégociations de crédits.
En 2013, les renégociations de crédits immobiliers ont atteint 30% de la production totale. Mais cette situation ne se reproduira pas en 2014. Très actifs sur ce marché du rachat de crédits, les courtiers immobiliers devront donc s'adapter.

Les courtiers en crédits immobiliers vont-ils subir en 2014 le contrecoup d'une année 2013 record ? Alors que leurs parts de marché dans l'intermédiation de crédits immobiliers ont atteint plus de 20% sur le territoire national -et même 40% en Ile-de-France- leur production globale devrait pourtant s'affaisser en 2014 du fait des moindres renégociations de crédits qui sont à prévoir.

En 2013, elles avaient en effet représenté 30% des 140 milliards d'euros de crédits immobiliers produits. Les taux d'intérêts pratiqués par les banques ont il faut dire atteint des niveaux très bas en mai à moins de 3% en moyenne, selon les chiffres Crédit Logement-CSA. Conscients de la tendance, les particuliers se sont pressés de renégocier à la baisse les intérêts de leur prêt.

La vague massive des renégociations est passée

Mais la vague massive d'emprunteurs désirant renégocier leur prêt immobilier s'en est allée, et les courtiers doivent désormais reprendre une activité normale. Meilleurtaux.com a par exemple vu le nombre de dossiers déposés sur son site, renégociations inclues, baisser de…48% lors deux premières semaines de janvier par rapport aux 15 premiers jours de l'année 2013. Mais si l'on enlève les renégociations, le nombre de dossiers déposés a crû de 5,2% !

Des signes très négatifs sur le marché du crédit

Les courtiers doivent donc vite se réadapter. Ce qui pousse certains à la retenue. Philippe Taboret, directeur général adjoint du courtier Cafpi, est ainsi très inquiet de la quasi-absence de rachats de crédits en 2014 qui ne protégera plus les courtiers de la conjoncture économique morose. Il voit même une série de signes très défavorables au marché du crédit immobilier : "les taux des crédits risquent de remonter d'entre 0,5 et 1%, les banques seront encore plus prudentes pour octroyer des crédits, les frais de notaire vont croître, et le secteur de la production neuve va souffrir", s'inquiète-t-il. Les derniers chiffres publiés par le ministère du Logement montrent en effet que le nombre de permis de construire accordés (mises en chantier de demain) s'écroule de plus de 15% sur 12 mois.

Le courtier immobilier, désormais tiers de confiance

D'autres courtiers se montrent malgré tout optimistes, c'est le cas du président de Meilleurtaux Hervé Hatt. Il estime que la vague de renégociations de crédits de début 2013 a permis aux courtiers de nouer des liens solides avec les clients, et d'être désormais considérés comme un "tiers de confiance" à part entière. Ce, dans une mouvance générale où les individus sont en recherche perpétuelle d'éléments de comparaison sur ce qu'ils consomment.

D'autre part, les dossiers déposés par les potentiels emprunteurs en recherche active d'un bien immobilier qui leur correspond continuent de croître (+16% sur ce début d'année chez Meilleurtaux). Ce qui prouve que la demande est toujours présente mais que "l'attentisme est de mise", juge Hervé Hatt. Aux courtiers d'être à l'affût lorsque cette clientèle potentielle se décidera à acheter.

 

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