Le logement, la question piège des élections municipales

Par Mathias Thépot  |   |  451  mots
Premier poste de dépense des français, le logement est un des sujets prioritaires pour les élections municipales.

Le logement reste une des préoccupations principales des Français, dont les candidats aux second tour des élections municipales doivent tenir compte. Selon un sondage CSA pour le promoteur immobilier Pichet, 59% des français estiment en effet que les propositions faites par les candidats en matière de logement seront importantes au moment de voter. On peut voir dans le cadre du débat pour la mairie de Paris notamment, que les candidats l'ont bien compris.

Les électeurs se projetant sur le long terme arrivent d'ailleurs à identifier les problématiques en matière de logement : interrogés sur les réformes à mener pour faire de leur commune la ville idéale dans 10 ans, 31% des sondés jugent qu'il faudrait pour cela engager un grand programme de rénovation des logements ; et 25% pensent qu'il faudrait construire plus.
Ces mesures relatives au logement sont les plus souvent citées dans les ingrédients de la ville idéale derrière les questions d'attractivité économique (55% des sondés), de sécurité (44%) et de développement de l'offre de services de proximité (34%).

Un locataire sur cinq dépense plus de 40% de ses revenus pour se loger

A noter que plus la commune est grande, plus les attentes des Français relatives au logement sont importantes. Dans les villes centres, le coût du logement est en effet un problème qui concerne une grande partie de la population, notamment les locataires du parc privé : selon l'Insee, un sur cinq dépense plus de… 40 % de ses revenus pour se loger ! Des spécificités que doivent considérer les candidats aux élections.

Au global, l'Insee relate qu'en incluant "loyers, charges, taxes, remboursements d'emprunts, dépenses d'eau et d'énergie, un ménage sur deux consacre plus de 18,5 % de ses revenus à son habitation principale". Par ailleurs, un ménage sur deux consacre plus de 19% de ses revenus pour se loger.

Le taux d'effort augmente peu... pour les plus aisés

Heureusement, depuis quinze ans, ce taux d'effort global augmente peu, car les ménages solvables ont bénéficié des conditions avantageuses. "Le taux d'effort des accédants s'accroît faiblement, notamment parce que les emprunts se font sur des durées plus longues et le profil des accédants évolue", indique l'Insee.

En revanche, l'envolée des prix de l'immobilier a accru le taux d'effort de manière "plus sensible pour les ménages modestes et les locataires du parc privé. L'accès à la propriété devient en effet plus difficile pour les ménages modestes", explique l'Insee.
Preuve que les politiques du logement menées dans chaque ville, et sur lesquelles les maires peuvent en partie agir, entrainent des conséquences bien différentes.