Immobilier : l’abattement fiscal sur les résidences secondaires a-t-il fonctionné ?

Par Mathias Thépot  |   |  393  mots
L'abattement exceptionnel sur les plus values de cessions immobilières consenti par le gouvernement n'a fait gagné que 500 euros en moyenne par bien vendu. (Crédits : <small>Source: MeilleursAgents)
Il y a un an, le gouvernement annonçait un abattement exceptionnel supplémentaire de 25% sur les plus-values de cessions pour les résidences non-principales. Alors qu'elle s’achève le 31 août, cette mesure n'aura pas été un succès.

Les avantages fiscaux accordés par l'Etat ne sont parfois pas suivis d'effet. Cela semble être le cas pour l'abattement fiscal supplémentaire exceptionnel de 25% sur les plus-values de cessions des résidences secondaires et des biens locatifs, selon certains experts de l'immobilier. Instauré pour fluidifier le marché des transactions dans l'ancien, l'abattement s'applique entre le 1er septembre 2013 au 31 août 2014 en plus de celui déjà existant sur la durée de détention du bien. 

Des effets d'aubaine

Pis, plutôt que de redynamiser un marché de la résidence secondaire qui perd 25% de transactions sur un an, cet abattement aurait davantage provoqué des effets d'aubaine, c'est-à-dire que les ménages qui en ont bénéficié auraient de toute façon vendu leur bien, même sans aide fiscale supplémentaire. "Cette mesure a plus un effet d'aubaine qu'un réel impact sur le marché des résidences secondaires", constate Guillaume Teilhard de Chardin, Directeur d'Explorimmo.

Un gain apporté très limité

Il faut dire que pour un bien acheté en 2008, "le gain apporté par cette mesure reste très limité" précise pour sa part Thierry Bernard, président d'Empruntis, de l'ordre de 500 euros en moyenne. Ainsi, "il y a peu de chance que cette faible économie réalisée grâce à cet abattement soit aujourd'hui le facteur déclenchant au regard des très fortes négociations que les vendeurs proposent déjà", juge Guillaume Teilhard de Chardin. "Présentée comme un coup de pouce pour le marché de l'immobilier, cette mesure aura finalement eu très peu d'effet", ajoute-t-il.

Une mesure vouée à l'échec dès son instauration ?

En tout état de cause, "si l'on ne peut que se réjouir de l'effort du gouvernement pour soutenir le marché immobilier", cet abattement exceptionnel n'avait à la base que peu d'intérêt, d'après Thierry Bernard.

Pour redynamiser le marché de la résidence secondaire, il aurait plutôt fallu s'attaquer au coup de semonce fiscal de début 2012 qui a vu l'ancien gouvernement allonger la durée de détention de 15 à 30 ans pour bénéficier d'une exonération totale d'imposition sur les plus-values immobilières. Cette durée a depuis été ramenée sous François Hollande à 22 ans pour l'impôt sur le revenu, mais maintenue à 30 ans pour les prélèvements sociaux.