Encadrement des loyers : même les Français en voulaient !

Par latribune.fr  |   |  430  mots
Même à droite, la suppression de l'encadrement des loyers n'est pas majoritairement bien accueillie
Un sondage montre que les Français souhaitent que la mesure sur l’encadrement des loyers intégrée dans la loi Alur soit maintenue.

Les Français le regrettent... Promesse de François Hollande transposée dans la loi Alur votée par le Parlement, l'encadrement des loyers en France va être détricoté si l'on en croit les déclarations fin août de Manuel Valls et sera finalement réduit à Paris intramuros à titre expérimental, et à quelques grandes villes sur la base du volontariat. Malheureusement, force est de constater que le rétropédalage du gouvernement sur cette mesure est davantage lié à la montée au créneau de la profession immobilière qu'à la vindicte populaire...

Seuls 21% des Français ne voulaient pas de cette mesure

En effet, l'abandon de l'encadrement des loyers prévu par la loi Alur est "une mauvaise chose" pour 44% des Français, selon un sondage Ipsos présenté vendredi par la Fondation Abbé Pierre. Seuls 21% des Français estiment qu'il fallait la supprimer, 27% pensent que ce n'est "ni une bonne, ni une mauvaise chose" et 8% ne savent pas. Une majorité de Français (56%) pense au contraire qu'il faudrait étendre ce dispositif à un maximum de grandes villes, contre 18% qui jugent qu'il devrait être développé le moins possible et 15% qu'il doit être étendu à un nombre limité de grandes villes.
A gauche, une écrasante majorité souhaite l'application de cette réforme, alors qu'à droite, les partisans sont très indécis puisqu'un tiers sont pour un maintien de l'encadrement, un tiers contre, et un tiers n'ont pas d'avis.

Le gouvernement n'a entendu que les professionnels de l'immobilier

Ce sondage montre qu'avec le plan de relance "le gouvernement n'a pas répondu au problème des Français, mais n'a entendu que les professionnels de l'immobilier", a estimé Christophe Robert, délégué général Adjoint de la Fondation Abbé Pierre, rappelant que l'encadrement des loyers était un "engagement du président de la République". "La loi Alur permettait seulement d'écrêter les loyers des petits logements trop chers, mais n'allait pas provoquer une baisse généralisée des loyers", a-t-il insisté. "La crainte d'un blocage général des loyers est infondée".

Déplorant également des avantages fiscaux "non négligeables" accordés à l'investissement locatif par le plan de relance, le délégué général de la Fondation Abbé Pierre Patrick Doutreligne se dit "choqué que ce plan reprenne de vieilles recettes utilisées depuis 15 ans dont on sait qu'elles ne marchent pas" et permettent juste "un effet d'aubaine" pour les plus privilégiés à court terme, mais "dérégule à moyen terme le marché" et "renforce les inégalités".