Valls va-t-il remuer le monde du logement social ?

Par Mathias Thépot  |   |  444  mots
Manuel Valls a expliqué lors du congrès HLM que l'Etat ne pourra pas donner plus au logement social.
Le premier ministre a milité pour plus de mobilité dans le parc HLM, lors du congrès HLM de Lyon. Il compte optimiser l'occupation du parc social.

Le mouvement HLM attendait des mesures fortes, lors de la visite de Manuel Valls au congrès HLM de Lyon. Il a surtout obtenu un constat clair de la situation actuelle : au regard des moyens limités de l'Etat à court et moyen terme, le mouvement HLM devra faire mieux en termes de construction et de justice sociale, mais sans davantage de moyens. "L'Etat ne pourra faire plus", a ainsi clairement indiqué Manuel Valls, ce jeudi. Le Premier ministre a toutefois assuré au monde du logement social que l'Etat maintiendrait ses aides au mouvement HLM. Il a même indiqué que l'abattement de 30% de la taxe foncière sera maintenu dans 1.300 quartiers prioritaires. Une mesure salvatrice pour nombre de communes.

Optimiser la mobilité dans le parc social

Le Premier ministre a en revanche fixé rendez vous aux acteurs du monde HLM pour réfléchir à l'optimisation de l'occupation du parc locatif social. Un sujet très sensible dans le monde HLM. Ainsi, Manuel Valls a rappelé que le taux de rotation annuel des locataires du parc social était en baisse depuis les années 2000, et qu'il s'élève désormais à seulement 9%, un taux "deux fois inférieur à celui du parc locatif privé !", a déploré le Premier ministre. Ce qui fait que seulement 450.000 logements sont remis chaque année sur le marché, sans compter les constructions neuves. Un nombre largement insuffisant au regard des besoins croissants des ménages en logements moins chers.

Des questions qui fâchent...

Si Manuel Valls a assuré que le maintien dans un logement social "était un droit pour les familles les plus modestes", il a cependant affirmé son désir de vouloir faire changer les choses en posant quelques questions qui fâchent :

"Un logement social, ce ne peut être une rente de situation. Dès lors, comment favoriser la mobilité dans le parc social ? Comment faire qu'un plus grand nombre de personnes en bénéficient ? Faut-il moderniser radicalement les attributions ? Faut-il des loyers en fonction des locataires ? Continuer à appliquer des quotas ? Remettre en cause le droit au maintien dans les lieux ? Inciter davantage à l'accession à la propriété ?",

a ainsi questionné Manuel Valls, sans pour autant apporter de réponses.

... et des réponses en fin d'année

Pour répondre à ces questions, les acteurs du logement social, les associations de consommateurs, les élus et les partenaires sociaux sont chargés par Manuel Valls de présenter des propositions d'ici la fin de l'année à Sylvia Pinel, la ministre du Logement. De quoi, peut-être, s'attaquer aux vieux marronniers qui bloquent le marché du logement social. Au risque d'aller trop loin dans la libéralisation du secteur ?