Portrait-robot du locataire idéal

Par Mounia Van de Casteele  |   |  573  mots
"Plus on vieillit, plus il est difficile de devenir locataire", note l'étude de PAP publiée mardi 3 mars.
Les bailleurs privilégient les jeunes de moins de 35 ans avec, sans surprise, de solides garanties. Les plus de 65 ans, essentiellement retraités, sont les moins recherchés.

Il est salarié, de préférence fonctionnaire, et a entre 25 et 35 ans. Tel est le profil-type du locataire parfait que recherchent les propriétaires, d'après l'édition 2015 de l'enquête sur les bailleurs publiée ce mardi 3 mars par le site De particulier à particulier (PAP). Petit guide du "locataire idéal".

Être fonctionnaire, en CDI ou étudiant

Premier constat de l'étude : comme on pouvait s'en douter, la sécurité en matière de revenus prime avant toute chose. Un bon candidat à la location se doit donc d'avoir une source de revenus régulière. Sans surprise, les bailleurs privilégient les fonctionnaires à 58%. Au palmarès des locataires préférés des bailleurs, les salariés du privé arrivent en seconde position avec un suffrage sur deux. Mais les étudiants ne sont pas en reste, avec 30% d'opinions positives. Globalement, ces trois catégories gagnent entre 10 et 12 points en trois ans.

Bien entendu, "caution parentale et perception d'aides au logement (APL) constituent de solides atouts aux yeux des bailleurs", relève l'étude.

En revanche, les professions indépendantes suscitent encore la frilosité des propriétaires, avec seulement 10% des voix favorables. Quant aux retraités, ils intéresseraient "seulement" 16% des bailleurs. Un pourcentage encore assez faible, mais qui a tout de même triplé en trois ans.

Avoir de préférence moins de 45 ans

Ce qui nous amène en effet à l'autre principal constat de l'enquête : si la sécurité financière semble primer sur les qualités requises, un âge trop avancé n'en présente pas moins un véritable frein à la location.

Ainsi les 25/35 ans seraient les locataires les plus recherchés avec 53% des voix. Viennent ensuite les 35/45 ans (38%), devant les 16/25 ans (20%) et les 45/55 ans (18%). Avec 12% d'opinions favorables, les 55/65 ans arrivent juste devant les plus de 65 ans, pour l'essentiel retraités, qui ne recueillent que 8% des suffrages. Ce qui incite les auteurs de l'enquête à conclure que

"plus l'on vieillit, plus il est difficile de devenir locataire. De quoi conforter les arguments de ceux qui estiment indispensable d'être propriétaire au moment de la retraite".

Oublier la colocation

Notons en outre que pour mettre toutes les chances de son côté, mieux vaut ne pas miser sur la colocation. En 2015, 70% des bailleurs restent en effet plus que réticents à cette perspective rapporte l'enquête. Une proportion qui était de 60% en 2012. Outre la taille non adéquate car trop exiguë du logement, ils avancent comme argument le fait qu'une famille prendra d'avantage soin du logement, évitant au passage dégradations et autres troubles du voisinage. Du moins ce choix minimise-t-il selon eux le risque de vacance locative.

Enfin, pour séduire un propriétaire, il faut bien entendu présenter un dossier complet avec des document authentiques : bulletins de salaire, avis d'imposition, documents d'identité, relevé d'identité bancaire, contrat de travail et attestation de l'employeur. Il est en outre préférable pour 91% des bailleurs que le preneur dispose de revenus équivalents à trois ou quatre fois le montant du loyer.

Côté garanties, la majorité des propriétaires (76%) demandent la caution d'un tiers ainsi que l'assurance loyers impayés dans un cas sur cinq. Toujours selon l'étude, si 13% des propriétaires n'exigent aucune garantie, 7% ne se privent pas de demander une caution bancaire, pratique interdite, en théorie, selon PAP.

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Pour aller plus loin :

La Tribune de... Fabrice Abraham ou Comment gérer son argent immobilier ?