Aides au logement : des économies conséquentes à prévoir

Par latribune.fr  |   |  374  mots
La réduction des aides au logement se fera-t-elle au détriment de l'aspect social?
Le ministre des Finances Michel Sapin estime qu'il y aurait des économies conséquentes à faire en matière de politique du logement.

Le ministre des Finances Michel Sapin a affirmé lundi qu'il y aurait des économies "conséquentes" en matière de politique du logement en France, tout en reconnaissant qu'il fallait faire "extrêmement attention" dans ce secteur. La France a prévu "des sommes conséquentes d'économie" ces prochaines années en matière de politique du logement, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, rappelant: "Nous sommes un des pays qui dépense le plus (en matière d'aide au logement et à l'immobilier) avec une efficacité pas exceptionnelle, et je suis plutôt dans l'euphémisme".

Un groupe de travail planche sur les APL

Le ministre a toutefois souligné qu'il fallait "faire extrêmement attention", à la fois en raison du poids économique du secteur de la construction, et de l'aspect social "absolument considérable" de la politique du logement. Michel Sapin a dit "s'interroger" en particulier sur le dispositif des aides personnalisées au logement (APL)", sur lesquelles un groupe de travail parlementaire planche depuis le mois de février, afin de dégager des pistes de réforme. "Est-ce que c'est un dispositif suffisamment juste et efficace?", a-t-il demandé à propos de ces aides, accusées de faire grimper les loyers dans les zones immobilières tendues. M. Sapin a toutefois reconnu que les APL étaient "une matière délicate", laissant entendre que la question était moins de régionaliser les aides, ou de revoir les plafonds de revenus, que d'examiner "les situations personnelles".

17,4 milliards d'euros pour 6,5 millions de personnes

"Il y a des questions aussi du côté de l'efficacité des modalités de financement des organismes bailleurs sociaux", a-t-il souligné. Un récent rapport émanant de trois administrations, le Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD), l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et l'Inspection générale des finances (IGF) a fait des propositions choc, comme de mettre fin au rattachement au foyer fiscal des étudiants percevant une aide au logement. En 2013, 17,4 milliards d'euros ont été versés par l'Etat sous forme d'aides au logement (APL, ALF et ALS) à 6,5 millions de ménages, pour un montant moyen de 225 euros mensuels, selon les derniers chiffres du ministère des Affaires sociales.