Immobilier : à Paris les prix reprennent leur hausse effrénée

Par Mathias Thépot  |   |  599  mots
Les prix de l'immobilier ne connaissent pas de baisse significative à Paris.
Comme souvent, à chaque fois que le marché immobilier reprend des couleurs, Paris voit ses prix augmenter rapidement. Ils pourraient retrouver un niveau très élevé en septembre, proche des points hauts de début 2012.

L'immobilier parisien retrouve la forme. Dans un contexte national où la reprise s'est généralisée dans l'immobilier ancien et dans l'immobilier neuf, le marché parisien tire, comme souvent, son épingle du jeu. Selon les derniers chiffres des notaires, les volumes de ventes de logements anciens à Paris sont en hausse de 12 % de mars à mai 2016 par rapport à la même période en 2015.

Et comme souvent dans la capitale, les prix ont rapidement suivi la hausse des transactions: ils grimpent de 2,3 % sur un an à 8.060 euros du mètre carré en mai. Surtout, ils devraient, selon les projections des notaires, atteindre en moyenne 8.240 euros du mètre carré en septembre (+2,8 % sur un an) ... soit un niveau qui se rapproche du point haut de début 2012 où les prix de l'immobilier à Paris avaient atteint 8.460 euros du mètre carré.

Peu de correction à Paris

Au final, la correction des prix de l'immobilier à Paris n'aura donc été que très légère entre début 2012 et la fin 2014, le point bas atteint ayant été légèrement inférieur à 8.000 euros du mètre carré. Les prix avaient pourtant été multipliés par près de 2,5 lors des quinze années précédentes. De quoi, en théorie, provoquer un effet de correction significatif. Mais il n'en a rien été et l'achat immobilier dans la capitale reste clairement inabordable pour tout un pan de la population française.

Dès qu'un sursaut apparaît sur le marché de l'immobilier français, Paris reste aux premières loges pour bénéficier de ce rebond malgré des prix plus élevés qu'ailleurs en France par rapport aux revenus. L'écart entre une demande quasiment infinie et une offre désormais limitée - Paris est la grande ville occidentale la plus dense au monde - ne cesse en effet d'alimenter le phénomène de hausse des prix lorsque le marché rebondit.

Paris, un marché à part

Ainsi, les investisseurs immobiliers voit «toujours dans la pierre parisienne un investissement rassurant et de long terme », indiquait récemment à l'AFP Serge Bussat, un agent immobilier Guy Hoquet à Paris. Et même concernant l'investissement locatif, « il s'agit d'un marché tendu et dynamique, marqué par une forte demande et un manque d'offre, qui assure aux investisseurs de louer leur bien », ajoute-il.

Autre preuve que le marché parisien occupe une position à part : en Île-de-France, le nombre de transactions immobilières a également rebondi (+13 % dans l'ancien), mais le marché étant globalement moins tendu, la hausse des prix n'a pas suivi. En effet, les prix des logements anciens affichent une petite augmentation de 0,9 % en Île-de-France (+1,1 % pour les appartements et +0,5 % pour les maisons), fortement influencée par Paris, dont le parc de logements représente à lui seul près d'un quart du parc francilien.

Hausses modérées en petite couronne

Les hausses de prix s'avèrent en fait beaucoup plus modérées dans les Hauts-de-Seine (+0,8 %) et dans le Val-de-Marne (+0,5 %). En Grande Couronne, les prix des appartements sont même encore orientés à la baisse (-0,7 % en un an). Et si « les indicateurs avancés sur les avant-contrats des notaires franciliens confirment une tendance davantage orientée à la hausse durant l'été 2016, ce qui est d'ailleurs assez habituel à cette période de l'année, la variation annuelle des prix resterait encore assez limitée en septembre 2016, avec une hausse annuelle attendue de 1,4 % pour les appartements en Île-de-France », expliquent les notaires.

Une hausse toujours tirée par la capitale, dont on ne voit pas très bien, sauf cataclysme financier, comment les prix des logements pourraient connaître une baisse significative à terme.