Immobilier ancien  : la baisse des prix s'est enrayée

Par Mathias Thépot  |   |  578  mots
Les banques financent en moyenne une part croissante des achats immobiliers dans l'ancien.
Les prix dans l'immobilier ancien en France n'ont baissé que de 0,6 % en 2015, selon Century 21. La régression globale des prix entamée en 2012 s'estompe.

Après avoir atteint des niveaux record en 2011, les prix de l'immobilier ancien en France ont régressé. Ils avaient globalement baissé de 2,2 % en 2014, après des reculs de 1,7 % en 2013 et en 2012, selon le baromètre Notaire-Insee. Mais en 2015, cette tendance s'est clairement estompée. Les prix n'ont baissé que de 0,6 % durant l'année qui vient de s'écouler, expliquait ce lundi le réseau d'agences immobilières Century 21 lors d'une conférence de presse. Et ce, après un repli pourtant significatif de 2,6 % au premier semestre 2015, toujours selon le même réseau. Les prix de l'immobilier ancien s'établissent désormais en moyenne à 2.481 euros du mètre carré en France.

Baisse des taux

La baisse des prix interrompue depuis plus de trois ans aurait donc finalement décidé les acquéreurs potentiels à passer à l'acte : en 2015, les agences Century 21 ont réalisé 16,2 % plus de transactions qu'en 2014. « Cette progression à deux chiffres n'avait pas été constatée sur le marché depuis 2010 », précise Laurent Vimont, le président de Century 21. Les acheteurs ont en outre été fortement soutenus par la nouvelle baisse des taux d'intérêt de crédits immobiliers qui s'établissent en moyenne sur 20 ans « autour de 2,2 % aujourd'hui quand ils s'élevaient en moyenne à 4,15 % en janvier 2012 », rappelle le réseau d'agences immobilières. « Ces deux phénomènes associés (baisse des prix et faiblesse des taux d'intérêt ndlr) ont permis à des ménages aux revenus modestes de gagner en pouvoir d'achat et d'être ainsi à même de concrétiser leur opération d'acquisition », explique aussi Century 21.

Les banques financent davantage

A l'affût pour attirer les jeunes primo-accédants, une clientèle à fort potentiel qui avait quitté le marché de l'accession ces derniers mois, les banques ont aussi adapté leur politique de crédit. Ainsi l'apport personnel moyen permettant d'acheter un bien immobilier d'environ 200.000 euros en 2015 pour une mensualité de 1.000 euros sur 20 ans, fut de seulement 3.691 euros. « Du jamais vu ! », confirme Laurent Vimont. En plus de se mener une concurrence féroce sur les taux d'intérêt, les banques accepteraient donc de prêter une plus grande part du montant de l'achat. Par ailleurs, « les vendeurs se montrent plus raisonnables, et font face à des acheteurs de plus en plus intéressés », explique Laurent Vimont, qui constate en cette fin d'année une hausse de 19 % des projets de clients acquéreurs dans ses agences.

Les Français très attachés à l'achat immobilier

Tous ces éléments viennent contrebalancer la correction qui s'était engagée il y a quatre ans, qui a suivi la forte hausse des prix de l'immobilier par rapport aux revenus des ménages sur la période 1998-2011. Or, comme le rappelait Laurant Vimont ce lundi, « les prix sont revenus à leur niveau de 2010 », soit à un niveau tout de même élevé par rapport aux revenus si l'on compare au début des années 2000.

Les travaux de l'économiste Jacques Firggit indiquent notamment que l'indice du prix des logements par rapport aux revenus disponibles des ménages reste aujourd'hui 1,6 fois supérieur à son niveau de 2000. Preuve que les ménages français acceptent de consacrer une part plus importante de leurs revenus à l'immobilier, et sont prêts, si les taux restent bas, à soutenir une stabilisation, voire une hausse des prix.

Autrement dit, le fait que la baisse des prix de d'immobilier s'enraye montre bien que les ménages français placent l'achat immobilier comme une priorité.