Taxe carbone : arbitrages la semaine prochaine

Par latribune.fr  |   |  458  mots
Nicolas Sarkozy présidait ce vendredi à l'Elysée une réunion concernant la taxe carbone. Notamment sa redistribution. Mais les arbitrages ne devraient être rendus que la semaine prochaine. Notamment sur le prix qui serait fixé entre 14 et 20 euros la tonne et pas forcément à 14 euros comme l'avait affirmé François Fillon.

Il faudra attendre la semaine prochaine pour savoir quelles seront les modalités de la taxe carbone. Alors que Nicolas Sarkozy préside ce vendredi à l'Elysée une réunion interministérielle sur le sujet, les arbitrages ne seront "probablement pas rendus" à l'issue de cette réunion. C'est Cécile Duflot, secrétaire générale des Verts, qui l'a affirmé jeudi après un entretien avec le chef de l'Etat. L'Elysée a d'ailleurs indiqué vendredi que ces arbitrages n'interviendraient que la semaine prochaine, y compris sur le prix, un tacle à François Fillon, le Premier ministre ayant voulu dévoiler dès cette semaine les premières décisions.

"On était venus un peu dubitatifs (...) il nous semblait inutile de nous consulter si les arbitrages étaient rendus. Le président nous a confirmé que les arbitrages sur la contribution climat énergie n'étaient pas rendus, ni sur le montant ni sur les modalités de compensation et qu'il souhaitait poursuivre les échanges," a-t-elle expliqué. "Il nous a dit qu'il souhaitait des discussions mais que sa position n'était pas arrêtée".

Un projet auquel le chef de l'Etat reste attaché: "la taxe carbone, je l'assume (...) demain c'est trop tard, c'est aujourd'hui qu'il faut prendre des décisions", a t-il lancé lors d'un déplacement dans l'Orne consacré à l'industrie. Il a aussi souhaité que l'Europe généralise une telle taxe carbone et l'instaure à ses frontières, un système qui pénaliserait les importations venues de pays moins respectueux de l'environnement (comme la Chine).

C'est notamment la question de la redistribution du produit de cette taxe qui fait débat. "On travaille actuellement à une redistribution à l'ensemble des ménages, pour éviter que cela ne constitue un nouvel impôt," a indiqué ce jeudi la ministre de l'économie Christine Lagarde, en marge de l'université d'été du Medef.

Le prix avait été dévoilé mercredi soir par François Fillon. Le Premier ministre a annoncé que la tonne de CO2 coûterait 14 euros, loin des 32 euros proposés par la commission présidée par l'ex-Premier ministre socialiste Michel Rocard. Mais invité vendredi soir de BFM, la secrétaire d'Etat à l'écologie, Chantal Jouanno, a indiqué que le prix serait fixé entre 14 et 20 euros la tonne, soit une fourchette nettemment plus large, les écologistes trouvant le prix de quatorze euros trop bas pour être significatif.

D'ailleurs, "la discussion reste ouverte, aussi bien sur le taux de la taxe, que les 14 euros annoncés ne sont pas arbitrés, que sur les modalités, que sur sa progressivité et que sur son champ d'application", estime le député européen Jean-Paul Besset (Europe Ecologie), un proche de Nicolas Hulot lui aussi reçu jeudi à l'Elysée.