Dieudonné s'ajoute à la liste des artistes français épinglés par le fisc

Par Pierre Manière  |   |  619  mots
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Alors que selon des informations de presse, Dieudonné n'aurait pas payé d'impôts ces quinze dernières années, La Tribune revient sur ces stars qui figurent désormais au tableau de chasse du fisc. Petit florilège.

Ils s'appellent Johnny Hallyday, Florent Pagny ou encore Chantal Goya. Ils ne jouent certes pas la même musique, mais s'accordent sur un point : tous ont été épinglés par le fisc au cours de leur carrière. Dernier en date : Dieudonné. Selon l'Echo républicain ce mercredi, l'humoriste controversé (plusieurs fois condamné pour antisémitisme), n'a pas payé ses impôts depuis... 15 ans. L'administration fiscale lui réclame quelques 887.000 euros d'arriérés d'impôts. Conséquence: la justice a ordonné la vente aux enchères forcée d'une partie de son patrimoine immobilier, parmi lesquels figure un ensemble de 1,46 hectares situé à Saint-Lubin-de-la-Haye, en Eure-et-Loir.

Un retour sur scène mouvementé

Mais l'humoriste n'est pas le seul à avoir eu des déboires avec le fisc. Loin de là. En avril dernier, Johnny Hallyday s'est retrouvé sous le feu des projecteurs. Autant pour son grand retour sur scène (il donnait alors le coup d'envoi de sa tournée 2012 à Los Angeles), que pour le montant faramineux du redressement fiscal dont il a été l'objet. Selon le Canard enchaîné, celui-ci lui a été notifié en janvier 2011, et s'élève à 9 millions d'euros.

Le million

Autre "saga" fiscale, celle de Yannick Noah. En septembre dernier, l'ex-tennisman reconverti en chanteur de variété a été débouté par le Conseil constitutionnel de sa demande de contestation d'un redressement fiscal frisant le million d'euro. Malgré ce revers, l'artiste n'en a pas moins soutenu François Hollande pendant la présidentielle, malgré son souhait de taxer à 75% les revenus supérieurs à un million d'euros. C'est même lui qui a assuré le show place de la Bastille à Paris, au soir du second tour.

"Prenez mes gosses et la télé"

Florent Pagny, lui, sait en revanche allier la parole aux actes. "Quitte à tout prendre/prenez mes gosses et la télé/ma brosse à dents, mon revolver/la voiture ça c'est déja fait." Tel est le début de son titre à succès Ma liberté de penser, véritable pique aux services des impôts. La chanson date de 2003. Un an plus tard, le chanteur écope d'une condamnation à six mois de prison avec sursis et de 30.000 euros d'amende et de dommages et intérêts pour fraude fiscale et détournement d'objets saisis.

Il "ne savait pas"

"Mal renseigné", il "ne savait pas". Voici ce que Doc Gyneco a dit au tribunal, fin octobre 2008, avant d'être condamné pour ne pas s'être acquitté de 356.000 euros d'impôts entre 1999 et 2000. Le rappeur, qui a soutenu Nicolas Sarkozy en 2007, n'a pas toutefois été la cible d'amende, puisqu'il avait déjà rembourse la somme et les arriérés pour un montant total de 780.000 euros.

Récidiviste

L'auteur de "Pandi-Panda" a cette fois été "une victime" de l'administration des impôts. En mai 2007, la chanteuse Chantal Goya se voit infliger 18 mois de prison avec sursis et 20.000 euros d'amende. Même peine pour son mari, l'auteur-compositeur Jean-Jacques Debout. Tous deux avaient omis de régler 253.000 euros au fisc. Et ce, uniquement pour l'année 2000, sachant que le couple avait déjà connu de semblables déboires en 1985, 1988, 1989, 1994 et 1995.

Amende et privation

Après le "Coup de Soleil", place au marteau inquisiteur du fisc. Co-auteur de la comédie musicale Notre-Dame de Paris, Richard Cocciante et son épouse ont été condamnés en janvier 2007 à trois ans de prison avec sursis en appel. En plus, les époux ont chacun écopé d'une amende de 35.500 euros, ainsi que d'une privation de leurs droits civiques, civils et familiaux pendant cinq ans. Ils ont ainsi été reconnu coupables de fraude concernant leur fiche d'impôt pour l'année 2000, ne déclarant que 62.000 francs, selon l'administration fiscale, leurs revenus avoisinaient alors les 41 millions d'euros.