Le système de santé français est le troisième le plus coûteux au monde, mais...

Par Romain Renier  |   |  387  mots
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La France se retrouve à la troisième place du classement OCDE sur les systèmes de santé, avec 11,8% de son PIB qui y est consacré. Un système onéreux, mais les marges de manoeuvre existent.

Avec des comptes de la sécurité sociale en déficit chronique depuis des années, le système de sécurité sociale français est réputé coûteux. Une réputation qui ne contredira pas le dernier rapport publié mardi par l'OCDE.

Selon ce rapport, en effet, les dépenses de santé ont représenté 11,8% du PIB Français en 2009. Ce qui place la France à la troisième place du classement des membres de l'organisation derrière les Etats-Unis, qui occupent la tête avec 17,4%, et les Pays-Bas (12%).

Un chiffre qui est en légère augmentation par rapport aux 10,1% du PIB consacré aux dépenses de santé en 2000. D'après Gaetan Lafortune, économiste à l'OCDE, cette tendance à l'augmentation se retrouve dans l'ensemble des pays de l'OCDE et s'explique par le ralentissement de la croissance mondiale en 2008. En moyenne, la part du PIB consacrée par les membres de l'organisation à leurs dépenses de santé était de 7,8% contre 9,6% aujourd'hui.

En 2000, la part du financement public représentait 79,4% des dépenses totales. Aujourd'hui, la France se classe 11ème avec 78% des dépenses financées par les deniers publics. C'est à mi-chemin entre la moyenne de l'OCDE (72%) et les Pays-Bas (85%), à peine plus que l'Allemagne (77%) et bien moins que le Royaume-Uni (85%).

La spécificité du financement du système de santé français ? Le rôle joué par les mutuelles qui prennent à leur charge 13% du total des dépenses. C'est plus qu'en Allemagne où l'assurance privée ne participe qu'à hauteur de 9%.

Ainsi, en 2009, les ménages français n'ont eu à supporter que 7% de leurs frais de santé contre 13% outre Rhin.

Malgré un modèle de financement qu'il qualifie d'équilibré, M. Lafortune n'écarte pas la nécessité de réduire les dépenses de santé. Mais selon lui, la réduction de ces coûts ne doit pas passer par une augmentation la part du reste à payer (part supportée par le patient).

« Il y a de la marge ailleurs, notamment en renforçant la place du générique et en réduisant les frais hospitaliers. » D'après les derniers chiffres fournis par l'OCDE, le générique représentait 20% du marché du médicament. C'est-à-dire très peu comparé aux 69% de nos voisins allemands.

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