PSA : limiter la casse pour ne pas perdre la face

Par latribune.fr  |   |  493  mots
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Résignés, après la divulgation du rapport Sartorius sur les difficultés du groupe PSA Peugeot Citroen, le président de la République et le gouvernement ont annoncé vouloir limiter la casse face au risque de suppression de 8.000 postes au sein du groupe. Les syndicats, divisés, restent pour la plupart dans l'expectative.

"Réduire l'ampleur des suppressions de postes", c'est le souhait qu'a exprimé le  président de la République à Rennes. Arnaud Montebourg a en effet remis mardi matin un rapport d'expert aux syndicats de PSA Peugeot Citroën qui pourrait bien sonner le glas du site d'Aulnay. "C'est l'objet de la négociation qui va s'ouvrir", a ajouté François Hollande, qui avait pourtant jugé ce plan inacceptable. 8.000 postes sont menacés.

Pour Arnaud Montebourg, qui s'interrogeait sur la stratégie de PSA en matière de distribution de dividendes, la parole s'est faite plus douce. Le ministre du Redressement productif a en effet appelé à un "dialogue social exemplaire et transparent afin d'examiner les différentes options, visant à renégocier, reformater et réduire ce plan social", lui qui s'en était pris violemment à la famille Peugeot et qui avait mis en doute les difficultés du groupe. La négociation associera direction, syndicats et pouvoir publics, a annoncé le ministre du Redressement productif, qui ne remet désormais plus en cause la nécessité de ce plan social. Le groupe PSA a accepter d'ouvrir le débat sur "la revitalisation des sites d'Aulnay et de Rennes", mais a botté en touche au sujet du nombre d'emplois concernés, renvoyant aux syndicats sur cette question.

De son côté Jean-Marc Ayrault a tenté lui aussi d'apaiser le débat. Pour le Premier ministre,  "des responsabilités, il y en a, mais aujourd'hui, il s'agit de sauver ce fleuron industriel, le maximum d'emplois, le maximum de sites".

Les syndicats divisés

Du côté des syndicats, la CFTC accuse Arnaud Montebourg d'avoir "fait un virage à 180 degrés" et attend les conclusions d'un nouvel audit commandé au cabinet Secafi attendu fin novembre. Mais elle accepte de discuter, si "les mesures proposées dans le plan ne sont pas démesurées par rapport à la situation réelle du groupe" et "s'il n'y a pas une anticipation de l'alliance avec General Motors".

La CGT maintient quant à elle son refus de tout licenciement en attendant la remise de ce nouveau rapport.  "On ne va pas jouer nos emplois sur les conclusions d'un rapport qui a repris tous les arguments de la direction de Peugeot", a assuré Jean-Pierre Mercier, délégué CGT d'Aulnay-sous-Bois.

Le syndicat SIA, majoritaire à Aulnay, reste convaincu que des "solutions existent pour sauver les emplois". Sa déléguée Tanja Sussest a annoncé des "opérations coups de poing". "C'est nos enfants. C'est nos familles. Il faut se battre", a-t-elle dit.

Plus mesurée, la CFDT admet que "la situation du groupe est grave" et qu'il "faut une restructuration", selon Ricardo Madeira, délégué central du syndicat. Mais "faut-il 8.000 suppressions de postes, 5.000?" s'interroge le syndicaliste qui comme la CFTC attend le rapport de la Secafi avant de se prononcer sur des départs.

Une "action surprise" a été décidée en AG à Aulnay, avant une mobilisation le 9 octobre au Mondial de l'Automobile.