La France a une chance sur deux de perdre son "Triple A" chez Fitch

Par Marina Torre  |   |  402  mots
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L'agence Fitch laisse ses trois "A" à la France pour le moment. Mais cette note est toujours assortie d'une perspective négative. L'agence attend les effets des réformes du gouvernement sur la compétitivité et le travail.

Et si la France perdait son dernier "Triple  A" attribué par l'une des principales agences de notation? Pour l'instant, Fitch maintient la note de la dette souveraine française. Toutefois, la perspective négative est elle aussi maintenue. Il y aurait "un peu plus de 50% de chances" que cette note soit dégradée l'an prochain, a prévenu l'agence dans un communiqué.

Un pic de la dette publique à 94% du PIB en 2014

Dans le détail, Fitch s'inquiète surtout pour le niveau de la dette publique française. Selon l'agence, elle atteindra un pic en 2014 et  pèsera alors quelque 94% du PIB en 2014. Un niveau au-delà duquel elle ne pourrait plus conserver sa note maximale. Pour l'heure, l'agence estime que la dette s'élève à 90% du PIB. "Seules la Grande-Bretagne et les Etats-Unis sont plus endettés", est-il souligné dans le communiqué. Standard & Poor's a d'ailleurs menacé jeudi de dégrader la note britannique.

Confiance dans la réduction des déficits

Concernant la réduction des déficits, l'agence se montre plutôt confiante. Elle estime possible une réduction du déficit public à 4,5% cette année et 3% l'an prochain, comme promis par François Hollande. En revanche, elle est plus pessimiste quant à la croissance. Pour elle, le produit intérieur brut devrait croître de 0,3% l'an prochain puis 1,6% en 2014, soit respectivement 0,5 points et 0,4 points de moins que les prévisions sur lesquelles le gouvernement a fondé son budget.

Le pacte de compétitivité dans le viseur

Mais Fitch attend surtout les résultats de la politique gouvernementale, et  notamment du Pacte de compétitivité ainsi que de la réforme du marché du travail actuellement en cours. Elle fait de leur réussite l'un des critères du maintien ou non du Triple A français.

Conséquences limitées

Les conséquences d'une telle décisions seraient toutefois limitées dans la mesure où le pays a déjà perdu deux ?Triple A? auprès des deux autres agences de notation principales, Standard & Poor?s en janvier 2012 et Moody?s en novembre. Et ces deux décisions n'ont, pour l'heure, pas empêché le pays d'emprunter à bas coûts sur les marchés.

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