Négociation sur l'emploi : Parisot se dit désormais "très pessimiste"

Par latribune.fr  |   |  377  mots
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La patronne du Medef s'est déclarée inquiète quant à l'issue des négociations sur l'emploi qui doivent s'achever jeudi et vendredi. "Si la dernière séance de négociation devait avoir lieu aujourd'hui même, il est certain que le Medef ne signerait pas", a-t-elle assuré.

A quelques jours d?intervalle, la patronne des patrons a changé de position. En fin de semaine dernière, Laurence Parisot affichait son optimisme avant les réunions de jeudi et vendredi prochains entre les partenaires sociaux sur la sécurisation de l'emploi. "J'ai bon espoir qu'un accord sera signé", avait-elle indiqué.

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Mais ce lundi, la chef de file du Medef a changé d?avis. "Ce matin, je dis que je suis très pessimiste", a-t-elle déclaré sur BFM Business. Pourquoi cela? "Les choses avaient progressé d'une manière raisonnable, dans un objectif que nous poursuivons tous, qui est d'améliorer le marché du travail pour créer de l'emploi et faire baisser le chômage. Or, depuis vendredi, nous avons reculé", justifie la présidente du Medef.

Sur les CDD abusifs: "Y a-t-il une définition?"

Ses inquiétudes concernent une nouvelle fois les CDD. Selon elle, la question de la taxation des contrats courts abusifs, qu?elle ne veut pas, apparaît "essentielle" dans la négociation. "Il y a eu une absence de réponses à des questions claires que nous posons sur la question des contrats de durée déterminée. Nous demandons tout simplement ce qu'est un CDD abusif. Y a-t-il une définition?", a-t-elle demandé. La semaine passée, elle s?en était déjà prise à cette taxation éventuelle des contrats courts: "Est-ce que ça augmentera le nombre de contrats à durée indéterminée? Je ne crois pas."

Pour mettre la pression sur les syndicats, Laurence Parisot en a remis une couche, assurant que "si la dernière séance de négociation devait avoir lieu aujourd'hui même, il est certain que le Medef ne signerait pas". Et ce, avant de s?en prendre au gouvernement, qui s?est "ingéré" dans les négociations. Une "intervention perturbatrice", a-t-elle fustigé. A quelque jours de la dernière ligne droite de ces négociations pour l?emploi, le ton est donc donné.

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