Mittal, Renault, relations France-Allemagne... quand Montebourg hausse le ton

Par latribune.fr  |   |  643  mots
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Jeudi soir sur France 2, le ministre du Redressement productif est revenu sur les principaux dossiers économiques et débats d'actualité du moment. Voici ses principales déclarations.

Invité de "Des Paroles et des actes" sur France 2, Arnaud Montebourg a montré un visage nouveau, plus calme et posé. Ou plutôt son "nouveau personnage", comme l?a décrit avec ironie son entourage à l?AFP. Toutefois, le ministre du Redressement productif, qui avait hésité à lâcher son poste après avoir été désavoué par Jean-Marc Ayrault sur le dossier Florange, n?a pas mâché ses mots sur les dossiers chauds du gouvernement.

? Mittal pratique le "chantage" et le "mensonge"

Fin novembre, en plein bras de fer concernant l?avenir du site sidérurgique de Florange, Arnaud Montebourg avait lâché une bombe dans les colonnes des Echos : "Nous ne voulons plus de Mittal en France." Jeudi soir, le ministre s?est une nouvelle fois montré particulièrement critique envers le groupe, dans le sillage de l?annonce de plusieurs fermetures de sites en Belgique. "Je dois vous dire que lorsqu'il (Lakshmi Mittal, le PDG d'ArcelorMittal, Ndlr) pratique le chantage, le mensonge... et d'ailleurs c'est ce qui se passe en Belgique puisqu'il a annoncé ce soir qu'il ne tiendrait pas finalement ses engagements", a-t-il fustigé.

? Carlos Ghosn devrait faire "un effort sur ses propres émoluments"

Pour Arnaud Montebourg, "il n'est pas absurde de demander à Monsieur Ghosn de faire un effort sur ses propres émoluments, puisque des demandes sont formulées à l'égard des autres salariés". Et ce, alors que le constructeur au losange a proposé un gel des salaires cette année, dans le cadre des négociations visant à améliorer sa compétitivité. En outre, il a indiqué que des fermetures de sites ne sont "pas possibles", dans la droite ligne du gouvernement. De fait, ces jours derniers et après une certaine mansuétude, l?exécutif a changé de ton vis-à-vis de Renault. Michel Sapin a ainsi mis en garde le groupe contre un éventuel chantage à la fermeture d?usines.

>> Plans sociaux : le gouvernement change de ton avec Renault


? Arnault devrait "renoncer" au transfert de sa fortune

Alors que selon Libération, Bernard Arnault aurait transféré une grande partie des actions de sa holding française vers une autre en Belgique, Montebourg a jugé que le PDG de LVMH devrait faire machine arrière. "Je crois qu'il devrait y renoncer car la France a permis le développement de son industrie", a-t-il estimé. "L'industrie brillante qu'il a développée dans le luxe et la mode a permis finalement à ce groupe de prospérer", a-t-il concédé. Avant de souligner que "l'image de la France, c'est dans les deux sens. On doit soi-même en bénéficier, mais aussi la respecter, l'entretenir".

>> Une grande partie de la fortune de Bernard Arnault déjà en Belgique?


? Vers d?avantage d?"équilibre" entre la France et l?Allemagne

Alors que Paris et Berlin ont célébré cette semaine le cinquantenaire du Traité de l?Elysée, Arnaud Montebourg a jugé que "le moteur franco-allemand, c'est un moteur avec deux pistons. Il n'y en a pas qu'un seul, donc il faut que cela marche ensemble". D?après lui, les relations entre Paris et Berlin souffrent de "désaccords structurels". Or à ses yeux, "il est nécessaire qu'aucun des deux ne soit plus fort que l'autre". En conséquence, le ministre soutient qu?il faut "travailler à cet équilibre" pour favoriser la croissance.

>> France-Allemagne : un tandem "contraint" de s?entendre

? 43.000 emplois sauvés depuis huit mois

Le ministre du Redressement productif a affirmé jeudi que l'action de son ministère a permis de sauver près de 43.000 emplois depuis huit mois en France, sur les 51.000 menacés. Dans ce qu?il a jugé être un travail "de bénédiction". Souhaitant justifier son travail, il a renchéri, assurant que 312 dossiers avait été traités sur la période.