L'avocat Olivier Metzner est décédé

Par latribune.fr  |   |  454  mots
Olivier Metzner, le célèbre avocat du barreau de Paris, lors du premier procès de Jérôme Kerviel.Copyright Reuters
Le corps du célèbre avocat pénaliste du barreau de Paris a été retrouvé sans vie ce dimanche 17 mars. Il pourrait s'agir d'un suicide, une lettre évoquant sa volonté de mettre fin à ses jours ayant été retrouvée chez lui. Il avait notamment défendu Jérôme Kerviel, Dominique de Villepin, Bouygues, Continental, Bertrand Cantat, Yvan Colonna...

C'était l'un des avocats pénaliste les plus célèbres de sa génération. Il avait mis un pied dans le domaine pénal financier dès les années 1980 et avait depuis défendu de nombreux hommes d'affaires. Maître Olivier Metzner a été retrouvé mort dimanche 17 mars, son corps flottant au large de son île privée dans le golfe du Morbihan.

La voix de Kerviel, de Françoise Bettencourt-Meyers, de Bouygues...

Il s'agirait probablement d'un suicide, une lettre évoquant sa volonté de mettre fin à ses jours ayant été retrouvée chez lui. Agé de 63 ans, Me Metzner était une des très grandes voix du barreau de Paris. Il a été présent dans la plupart des grands dossiers pénaux de ces dernières années et avait notamment défendu Jérôme Kerviel face à la Société Générale (avant d'abandonner sa défense avant le procès en appel), Dominique de Villepin dans l'affaire Clearstream, l'homme d'affaires Loïk Le Floch-Prigent dans le dossier Elf, l'ancien patron de Vivendi Jean-Marie Messier. Dernièrement, il représentait l'héritière de L'Oréal Françoise Bettencourt-Meyers dans la saga Bettencourt.  Cet amateur d'art contemporain aura aussi compté parmi ses clients de grandes entreprises telles que Bouygues, Continental (pour le crash du Concorde) ou encore la société Rina, qui a délivré les certificats de navigabilité de l'Erika.

Avocat à Paris pendant 38 ans

Rompu à la recherche de failles juridiques dans un dossier, Me Metzner, un éternel cigare aux lèvres, a également pris part à la plupart des procès qui ont éclaboussé le monde politique comme celui des faux électeurs du IIIe arrondissement de Paris ou des écoutes de l'Elysée. Outre ces nombreuses affaires, il avait également plaidé pour défendre Yvan Colonna, Bertrand Cantat ou encore l'ex-dictateur panaméen Manuel Noriega.

"C'est un grand défenseur qui disparaît"

Issu d'un milieu modeste, ce Normand, né le 22 novembre 1949, était inscrit au barreau de Paris depuis 1975. Il avait débuté dans la carrière d'avocat pénaliste en se spécialisant, comme certains confrères de la même génération tels que Hervé Temime, Pierre Haïk ou encore Patrick Maisonneuve, dans la défense de petits et grands truands. Ce dernier s'est dit "effondré" et "consterné" par la nouvelle de son décès ce dimanche matin sur LCI. L'avocat et ancien ministre George Kiejman, a qui il a souvent été opposé dans les prétoires, s'est pour sa part déclaré "abasourdi" à l'annonce de ce décès. "Sa mort me surprend et me choque. C'est un grand défenseur qui disparaît", a-t-il dit au micro d'Europe 1.

Avec agences