Non, les licenciements économiques ne sont pas la première source de chômage en France

Par MT  |   |  352  mots
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Plus de 50% des chômeurs indemnisés ont perdu leur emploi à la suite de la fin d'un CDD ou d'une mission d'intérim. Alors qu'ils sont moins de 10% à se retrouver dans cette situation après un licenciement économique, selon une étude de l'Unédic.

Voici une étude qui met à mal une idée reçue. Les plans sociaux, aussi spectaculaires soient-ils, ne sont pas la première cause du chômage en France. En effet, un chômeur indemnisé sur deux a perdu son emploi après la fin d'un contrat à durée déterminée ou d'une mission d'intérim et près d'un quart travaillait auparavant à temps partiel. Ces chiffres sont tirés d'une enquête de l'Unédic publiée ce mardi et qui porte sur des chiffres datant de fin 2011. Cette année-là, plusieurs plans de réduction d'effectifs avaient fait du bruit, notamment dans la banque.

Seuls 10,8% des chômeurs indemnisés sont des licenciés économiques

Or, "on parle beaucoup des fermetures de sites, des plans sociaux dans l'industrie, mais en réalité, seuls 10,8% des chômeurs indemnisés sont des licenciés économiques", a expliqué Pierre Cavard, directeur des études et des analyses, lors d'une conférence de presse. Il s'agit par ailleurs d'une proportion à peu près similaire à celle des ruptures conventionnelles : 11,4% des chômeurs indemnisés ont perdu leur emploi après la signature d'une telle rupture.

Le licenciement à l'origine d'un cas de chômage sur quatre

Même s'il faudra attendre pour évaluer l'impact direct sur l'emploi des autres plans de licenciements et fermetures d'usines décidés depuis, l'écart à combler entre les différentes circonstances de pertes d'emploi reste large. Ainsi, à titre de comparaison, selon les dernières données de l'Insee sur ce sujet, qui datent elles aussi de 2011, 44,1% des chômeurs - donc même ceux qui ne percevaient pas d'indemnisation - avaient perdu leur emploi à la fin d'un contrat à durée limitée et 24,2% après un licenciement (économique ou autre).

 

Des contrats courts et précaires qui explosent

Par ailleurs, l'Unédic constate la "dualité criossante du marché du travail entre contrats courts et contrats longs". L'organisme note également chaque mois 1,2 millions de personnes - en CDD, temps partiel ou intérim - recherchent en même temps un auter emploi. Ils n'étaient que 100.000 vingt ans plus tôt.