Licenciements : comment ne pas se laisser abattre ?

Personne en France n'ose réellement s'aventurer dans les sombres pronostics chiffrés de ceux qui perdront cette année leur travail. Mais beaucoup s'inquiètent déjà. En Grande Bretagne on parle de plus d'un million de salariés. At least ! Alors, avant que le ciel ne nous tombe sur la tête, mieux vaut sans doute prévenir que guérir.
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« Don't Panic, keep calm », annonce la presse britannique à l'usage de ceux qui vont se retrouver demain sur le carreau. Florilège de conseils que je vous livre de ce pas tant ils semblent frappés au coin du bon sens...et du bien être. Première étape essentielle pour stopper dans l'?uf une culpabilité de mauvais aloi : « rappelez-vous que vous n'êtes pas tout seul ». « it's not your fault », en anglais dans le texte. Mieux : Philipp Hodson, consultant de la British Association for Counselling and Psychotherapy, qualifie les licenciements économiques «d'invitation sociale à la dépression ». S'il admet qu'il nous est toujours difficile d'éviter la culpabilité et l'auto flagellation, il est essentiel de bien rester focaliser sur le contexte. Et pour mieux nous en convaincre il défend que , pour notre équilibre psychologique, mieux vaut perdre son job aujourd'hui dans un moment où l'économie est au plus mal que lorsqu'elle se porte comme un charme.

Ainsi nous n'y sommes pour rien. Postulat largement insuffisant. Car le danger qui guette est de se laisser aller au rejet du monde du travail. L'objectif est alors de revenir d'une certaine façon à la case départ. S'asseoir et se donner le temps de la réflexion avant même de commencer à chercher un job ou à se lancer bille en tête dans une formation. Quelles sont mes compétences ? Pour quoi suis-je doué ? Et surtout qu'est-ce que j'aime faire ? Michael Carroll professeur d'industrial psychology à l'université de Bristol raconte « je dis aux gens : votre nouveau boulot va être de trouver un travail entièrement neuf. Et pour cela il ne faut pas se laisser aller à dormir, à aller au pub, et attendre que le temps passe. Structurer son emploi du temps est une bonne façon de tenir éloignées les mauvaises pensées ». Mais la meilleure façon de gérer le stress reste toujours et encore de parler avec ses amis et ses proches. Cary Cooper, professeur de psychologie et santé des organisations à l'université de Lancaster est formel : les hommes sont plus exposés, ils courent dans tous les sens. Les femmes font face plus facilement juste parce qu'elles savent demander de l'aide.

Le plus remarquable dans tous les conseils distillés par ces éminents professeurs de psychologie c'est leur conviction que, pour beaucoup d'entre nous, le licenciement économique est ce qui peut nous arriver de mieux. Oui vous avez bien lu. « Vous aviez peut-être un job dans lequel vous seriez resté encore dix ou quinze ans, que vous n'aimiez pas, et qui vous aurait mené nulle part. Le licenciement vous redonne le contrôle de votre vie professionnelle », estime Cary Copper. Un peu facile, non ? Reste dans tous les cas à prendre ses précautions en négociant avec votre employeur un éventuel bilan de compétences et avec votre propriétaire un échelonnage de vos loyers. Et ne vous demandez surtout pas « quel est le job de mes rêves » mais « qu'est ce qui me motive ? » « qu'est ce qui m'a rendu heureux dans ma vie professionnelle ? A quel moment je me suis senti le plus engagé ? Est-ce mon degré d'autonomie, la sécurité, la technique ? » Quant à votre CV, inutile d'en faire des tonnes. « Brush your CV » conseillent, pragmatiques, les anglais. Laissez tomber la liste insipide des hobbies et celle de vos diplômes, trop connotées années 90. Mais développez ce qui marque votre différence. Soyez clair dans ce que vous voulez. Enfin les britanniques auront évité de citer une célèbre phrase de Nietzche. Moi non. Je m'en gargarise les jours de grande déprime. En disque rayé çà marche même pas mal du tout : « ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ».
 

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Commentaires 2
à écrit le 17/03/2013 à 13:09
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En portant un gilet pare balle ?

à écrit le 02/02/2013 à 13:20
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..Mouais, là est la vraie question, comment? en tout cas, faut être sacrément optimiste de nos jours, à la limite du "béni-oui-oui", pour ne pas bougrement s'en faire !!

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