Les chefs d'entreprises de plus en plus réticents à investir cette année

Par latribune.fr  |   |  290  mots
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Alors qu'ils prévoyaient en début d'année de conserver le même niveau d'investissement en 2013 par rapport à 2012, les chefs d'entreprise du secteur manufacturier estiment maintenant que ce seuil pourrait baisser de 4%, selon l'enquête menée par l'Insee. Conséquence, l'équation de l'emploi devient de plus en plus à résoudre pour le gouvernement qui a promis d'inverser la courbe du chômage avant la fin de l'année.

Les chefs d'entreprises de l'industrie manufacturière anticipent une baisse de 4% de leurs investissements en 2013, d'après la dernière enquête de l'INSEE publiée jeudi 16 mai. C'est beaucoup plus que ce qu'ils prévoyaient jusqu'à maintenant. "En janvier dernier, ils prévoyaient un investissement stable en valeur", écrit l'INSEE. 2012 avait été une année de net ralentissement avec une hausse de 7% des investissements, contre 12% l'année précédente.

Il n'y a que le secteur automobile qui revoit à la hausse ses anticipations d'investissements (+1 point). Mais cette amélioration ne changera pas tellement la donne puisque les investissements baisseront toute de même de 20% cette année.

Les dépenses d'équipement ralentiraient dans les industries agricoles et alimentaires (+2 % après +8 % en 2012). En revanche, elles se redresseraient dans le secteur des biens d'équipement (+3 % après -5 %). L'investissement baisserait dans le secteur des autres industries (-5 % après +2 %).

Sur les motivations d'investissement, la hiérarchie est stable par rapport à 2012. Ainsi, le renouvellement de matériel reste le premier motif d'investissement pour 30% des cas. La modernisation, rationalisation concernera 24% des décisions d'investissements. L'extension de la capacité productive ne touchera que 13% des cas, contre 16% l'année précédente.

Equation difficile à résoudre

Cette forte baisse des perspectives d'investissements est peu réjouissante au lendemain de l'annonce de l'entrée de la France en récession avec une baisse de 0,2% de son PIB au premier trimestre, après une contraction de 0,3% au trimestre précédent. Ces mauvaises anticipations pourraient également hypothéquer l'objectif du gouvernement d'inverser la courbe du chômage avant la fin de l'année. Un objectif que pourrait réitérer François Hollande à l'occasion de sa conférence de presse semestrielle prévue cette après-midi.