L'Insee le confirme, la France sera en récession cette année

Par Fabien Piliu  |   |  509  mots
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L'Insee a dévoilé ses nouvelles prévisions de conjoncture. Elles ne sont guère réjouissantes. L'institut table en effet sur un repli de 0,1% de l'activité cette année, marqué par une très légère baisse de la consommation des ménages et un nouveau repli de l'investissement des entreprises dont le taux de marge se dégraderait une nouvelle fois. Seule relative bonne nouvelle : l'emploi total serait quasi stable. Mais le taux de chômage continuerait de progresser.

L'Insee et le gouvernement ne sont pas sur la même longueur d'ondes. En effet, dans le sillage de la plupart des économistes, notamment ceux du Fonds monétaire international (FMI), l'Institut estime que la France sera en récession cette année, le PIB tricolore affichant selon ses calculs un repli de 0,1%.

Tous les indicateurs sont désormais dans le rouge, ou presque. La consommation des ménages, qui fut le principal moteur de la croissance entre 2000 et 2007 ? Elle reculerait de 0,1%, malgré une légère progression du pouvoir d'achat (0,2%) provoquée par le repli de l'inflation. Son recul aurait été plus important encore si le climat avait été plus clément au premier semestre. En effet, les dépenses en énergie bondiraient de 3,1% cette année quand celle des biens cèderait 0,2%. Après avoir bondit de 1,9% en 2012, l'indice des prix n'augmenterait plus de 0,8% cette année.

L'investissement continue de chuter

Les entreprises ne se portent guère mieux, malheureusement. La demande intérieure étant atone, la production se stabiliserait. Engagées dans une course effrénée à la compétitivité-prix face aux pressions de la concurrence internationale, notamment des pays émergents, elles rognent tant qu'elles le peuvent sur leur taux de marge. « En moyenne sur l'année 2013, celui-ci baisserait de nouveau, atteignant 29,4% après 29,5% en 2012. Ce niveau, le plus bas depuis 1985, serait 2,5 points en dessous de sa moyenne sur la période 1988-2007 », précise l'Institut qui observe un nouveau repli de l'auto-financement à 64,7%, contre 65,9% un an plus tôt. Conséquence, l'investissement poursuit sa chute. La formation brute de capital fixe reculerait de 2,4% après avoir déjà cédé 1,9% en 2012. Le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi ne produit pas encore ses effets sur l'investissement.

Même le commerce extérieur donne des signes d'essoufflement. Après avoir apporté un point de PIB à la croissance en 2012, les exportations auraient une contribution nulle à l'activité cette année. Les exportations de la France augmentant de 0,8%, alors que le commerce mondial  progresserait de 3,3% , l'Hexagone devrait une nouvelle voir ses parts de marché mondiales reculer cette année.

Pas d'inversion de la courbe du chômage

Seule relative bonne nouvelle, l'emploi total serait quasi stable sur l'ensemble de l'année 2013 contrastant ainsi avec le fort repli observé en 2012, année au cours de laquelle 51.000 ont été détruits. Cette stabilisation ne pourrait malheureusement pas empêcher la progression du taux de chômage de la population active. Celui-ci grimperait à 10,7% fin décembre, soit 0,6 point de plus que l'année dernière. On peut espérer que l'inversion de la courbe du chômage souhaitée par le gouvernement soit simplement décalée de quelques mois.

François Hollande voit des signes « encourageants »

Qu'en pense l'exécutif ? Lors de l'ouverture de la seconde conférence sociale, François Hollande, le président de la République a affiché une certaine confiance, voyant dans les statistiques récentes « plusieurs signes encourageants ». Pour l'instant, le gouvernement vise encore et toujours une croissance de 0,1% cette année.