Malgré la crise, les salaires progressent... un peu

Par latribune.fr  |   |  617  mots
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Selon une étude du ministère du Travail, le salaire mensuel de base (SMB) des salariés du secteur concurrentiel a augmenté en 2012 en glissement annuel. Ce rythme étant supérieur à l'inflation (1,2%), le pouvoir d'achat du SMB a donc significativement progressé de 0,9%.

Ce n'était pas évident et pourtant, selon la Dares (service statistique du ministère du Travail) au cours de l'année 2012, dans un contexte de fort dynamisme de l'activité de négociation salariale de branche (dû à plusieurs revalorisations rapprochées du Smic), le salaire mensuel de base (SMB) des salariés des entreprises de 10 salariés ou plus du secteur concurrentiel a progressé de 2,1 % en glissement annuel, après +2,3 % en 2011 et + 1,8% en 2010.

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Ce rythme est supérieur à l'inflation (+1,2 % en glissement annuel, après +2,4 % en 2011et +1,7% en 2010). Le pouvoir d'achat du SMB augmente ainsi significativement en 2012 (+0,9 %, après -0,1 % en 2011). Mais attention, le pouvoir d'achat du SMB - qui se définit comme un salaire brut hors prime et hors avantages en nature - , doit être relativisé puisqu'il ne tient pas compte des éventuelles prestations sociales reçues et de l'évolution du poids des cotisations sociales et des impôts. Cependant, la progression du SMB est plus dynamique dans les branches plutôt industrielles où l'activité conventionnelle a été plus soutenue et un peu moins dans celles plutôt orientées vers le tertiaire.

Des progressions plus marquées dans les secteurs industriels que dans le tertiaire

Ainsi, dans les branches regroupées « métallurgie et sidérurgie », « chimie et pharmacie », « plastiques, caoutchouc et combustibles » et « agroalimentaire » qui rassemblent près de 25 % des salariés la hausse moyenne du SMB atteint entre 2,3 % et 2,4 % en 2012, après des augmentations comprises entre 2,4 % et 2,8 % en 2011. Dans les branches regroupées « commerce principalement alimentaire » et « hôtellerie, restauration et tourisme », représentant 12 % de l'ensemble des salariés, on constate également, mais dans une moindre mesure, une évolution du SMB relativement dynamique (respectivement +2,3 % et 2,2 %).

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Dans ces branches regroupées, qui ont en commun une proportion d'employés très élevée (70 %), une forte part de salariés est rémunérée sur la base du Smic (respectivement 23 et 35 %) qui ont donc bénéficié directement de la revalorisation de 2,1% du salaire minimum du 1er décembre 2011. Dans la branche regroupée « habillement, cuir, textile », où la proportion de salariés rémunérés sur la base du Smic est également forte (25 %) mais où la part des employés est plus faible (50 %) et celle des ouvriers plus élevée (27 %), le SMB afférent à chaque catégorie socioprofessionnelle ralentit fortement, tombant à un rythme proche de la moyenne de l'ensemble des branches (+2%).

Hausse plus modérée dans la branche « transports ».

En 2012, les progressions moyennes du SMB à prix courants les moins élevées relèvent des « transports (hors statuts) » (+1,7 %), des « branches non agricoles diverses » (+1,8 %), du « bâtiment et travaux publics », des « bureaux d'études, prestataires de services aux entreprises et de la « culture et communication » (+1,9 %). Au sein de cette dernière, le SMB des branches « presse » et « édition et librairie » progresse de 1,4 % et 1,5 % respectivement. Comme chaque année depuis trois ans, les taux de croissance y sont plus faibles que la moyenne et le gain de pouvoir d'achat en 2012 (+0,2 %) ne suffit pas à compenser les pertes des deux années précédentes.

Des différence selon les catégories socioprofessionnelles

Enfin, toujours en 2012, dans les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur concurrentiel, les évolutions par catégorie socioprofessionnelle sont moins différenciées qu'au cours des années précédentes. Le SMB augmente de 2,2 % pour les ouvriers, de 2,1 % pour les employés, de 2,0 % pour les professions intermédiaires et de 1,9 % pour les cadres.
 

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