Une hirondelle ne fait pas le printemps... encore moins l'automne. Il n'empêche, les bonnes nouvelles sont suffisamment rares pour ne pas être appréciées. En octobre, le nombre des demandeurs d'emplois inscrits en catégorie "A" a diminué de  0,6%, soit 20.500 chômeurs de moins (France métropolitaine) par rapport à la fin septembre.  Fin octobre, il y avait très exactement 3.275.200 demandeurs d'emploi dans cette catégorie. C'est cette catégorie là qui sert de baromètre pour apprécier l'objectif du gouvernement de parvenir ou non à une inversion  durable de la courbe du chômage à la fin de l'année. D'ailleurs, l'Elysée a immédiatement salué cette nouvelle affirmant que  " l'inversion de la courbe du chômage est désormais amorcée"...et que " l'engagement pris" a été tenu. Un peu de prudence aurait été de mise...

Le nombre des chômeurs en activité réduite augmente

Car cette bonne nouvelle doit immédiatement être relativisée. En effet, le nombre des demandeurs d'emploi inscrits en catégories "B et C"  - ceux qui ont eu une activité réduite dans le courant du mois - a, lui, augmenté de respectivement 3,7% et 4%. Au total, donc si l'on tient compte de l'ensemble des inscrits en catégories "A, B et C", la progression du chômage atteint 0,8% en octobre, soit 39.600 inscriptions à Pôle emploi supplémentaires... Paradoxalement, dans le contexte économique actuel, cette augmentation du nombre des chômeurs en activité réduite n'est pas forcément une mauvaise nouvelle. Elle peut en effet signifier que des chômeurs ont retrouvé un CDD ( à temps partiel) ou une mission d'intérim (courte)... Faute de mieux, pour l'instant. De fait, parmi les motifs d'entrées à Pôle emploi, les fin de CDD et de missions d'intérim sont respectivement en baisse de 5, 3% et 4,8% sur un mois.

Le chômage des jeunes en baisse depuis six mois, grâce aux emplois aidés

De toute façon, ces résultats contrastés vont permettre à chacun d'insister sur un point ou un autre...D'ailleurs, au ministère du  Travail, à la différence de l'Elysée,  on se garde bien de crier victoire... Et pour cause, avec un croissance aussi molle (+0,4% attendu au dernier trimestre), il est difficile d'imaginer que le plein emploi puisse être au coin de la rue. Tout de même, le ministère admet qu'une "inversion de la courbe du chômage se dessine". Elle est même effective pour les jeunes. De fait, en raison de la forte montée en puissance des contrats aidés - et notamment des emplois d'avenir dont plus de 85.000 on été signés - le nombre de chômeurs de moins de 25 ans est en baisse continue depuis 6 mois (- 4,5% depuis avril, soit 25.100 personnes). Autre fait positif à souligner, parmi les motifs de sorties de Pôle Emploi, "les reprises d'emplois déclarées" sont en hausse de 0,9% sur un mois et de 4,4% sur un an.  Certes, les contrats aidés y sont pour beaucoup

Une baisse sur les trois derniers mois

Pour essayer d'être positif, on peut aussi constater que le chômage à diminué de 3.500 personnes par mois  en moyenne sur les trois derniers mois, alors que les hausses atteignaient 18.270 au deuxième trimestre et 33.070 au 1er trimestre. Il faut remonter à novembre 2010 pour retrouver une évolution moyenne aussi favorable.

Certes, mais le pari de l'inversion de la courbe du chômage est très loin d'être gagné. La progression du PIB est bien trop faible. Il faut plutôt parier sur un scénario un peu confus, avec des données erratiques: le chômage baissera un mois donné, puis augmentera celui d'après... Et ainsi de suite.