Mondialisation : quels sont les produits que la France exporte ?

Par Fabien Piliu  |   |  684  mots
Les ventes d'aéronefs et de satellites se classent au premier rang des exportations françaises
Les produits industriels se taillent la part du lion, selon les statistiques détaillées de la Douane.

Certes, l'industrie souffre, la dernière publication de l'indice PMI en témoigne. Comme l'a rappelé le rapport Gallois dévoilé en novembre 2012, " tous les indicateurs le confirment : la compétitivité de l'industrie française régresse depuis dix ans et le mouvement semble s'accélérer. La diminution du poids de l'industrie dans le PIB français est plus rapide que dans presque tous les autres pays européens ; le déficit croissant du commerce extérieur marque nos difficultés à la fois vis-à-vis des meilleures industries européennes et face à la montée des émergents ".

Deux millions d'emplois détruits depuis 1980

Les faits statistiques sont là, en effet, impitoyables. La part de l'industrie, hors construction, dans la valeur ajoutée totale, en France, est passée de 18 %, en 2000, à un peu plus de 12,5 %, en 2011, nous situant désormais à la quinzième place parmi les 17 pays de la zone euro, bien loin de l'Italie (18,6 %), de la Suède (21,2 %) ou de l'Allemagne (26,2 %). L'emploi industriel, toujours hors construction, s'est également continuellement dégradé: il est passé de plus de 26 % de l'emploi salarié total en 1980 (5,1 millions de salariés) à 12,6 %, en 2011, soit 3,1 millions de salariés). La France a donc perdu plus de 2 millions d'emplois industriels en trente ans. Selon le rapport Gallois, " l'accroissement de la concurrence étrangère, celle des pays européens comme celle de plus en plus présente des pays émergents, expliquerait entre un tiers et la moitié de ces destructions d'emplois sur la période récente (2000-2007)".

Baisse des parts de marché

Cet affaiblissement de l'industrie française s'est traduit par des pertes de parts de marché considérables à l'exportation. En Europe, premier débouché commercial de la France (58,4 % des exportations en 2011), la part de marché des exportations françaises est passée de 12,7 %, en 2000, à 9,3 %, en 2011. Sur la même période, les exportations intracommunautaires de l'Allemagne ont progressé de 21,4 % à 22,4 %. Résultat, le solde de la balance commerciale est passé d'un excédent de 3,5 milliards d'euros en 2002 à un déficit de 67 milliards d'euros en 2012. Selon COE-Rexecode, la diminution des parts de marchés serait désormais stabilisé, ce qui est rassurant.

Les premières places dans le classement des produits exportés

Pourtant, au regard de la valeur ajoutée des produits industriels, ceux-ci figurent très largement aux premiers rangs des exportations françaises selon les statistiques des Douanes. Entre octobre 2012 et octobre 2013, les aéronefs et les engins spatiaux ont été les biens les plus exportés par la France, pour un montant de 50,7 milliards d'euros, à comparer aux 427,2 milliards que représentent les exportations totales.

Viennent ensuite les préparations pharmaceutiques (26,9 milliards), les véhicules automobiles (22,7 milliards), les autres parties et accessoires pour véhicules automobiles (12,9 milliards).

Les exportations de composants électroniques (7 milliards), d'équipements de communication (4,5), de matériel de distribution et de commande électrique (4,4), de moteurs, génératrices et transformateurs électriques (3,5), d' ordinateurs et équipements périphériques (3,2) illustrent le dynamisme des secteurs électrique et électronique à l'export.

Bien évidemment, l'industrie du luxe est également bien présente, les parfums et la maroquinerie représentant respectivement 10,7 et 4,7 milliards d'euros. Sur la période, 3,4 milliards d'articles de joaillerie et bijouterie ont également été exportés.

Des performances étonnantes

A la lecture de ces statistiques, plusieurs faits étonnent. La France exporte ainsi plus de vis et de boulons, à hauteur de 1,1 milliard, que de navires et structures flottantes (1,07 milliard) mais aussi de créations artistiques (1,06 milliard), de locomotives et autre matériel ferroviaire roulant (839 millions), de plats préparés (834 millions) et de bateaux de plaisance (675 millions).

Autre particularité, les exportations de serrures et de ferrures (552 millions) dépassent celles de combustibles nucléaire traités (319 millions), de motocycles (283 millions, de produits explosifs (171 millions), de machines pour la métallurgie (146 millions).

Des symboles qui rapportent

La France peut également compter sur les exportations de ses plus fameux symboles pour tenter de redresser la balance commerciale. Ainsi, les exportations de vins atteignent 7,8 milliards quand celles des produits laitiers et des fromages s'élèvent 6,1 milliards. Quand aux boissons alcoolisées distillées, comme le Cognac et l'Armagnac, elles grimpent à 3,7 milliards d'euros.