Le Medef applaudit à la suppression des départements franciliens

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  514  mots
Pour le Medef, la suppression de départements franciliens va permettre une baisse des coûts de fonctionement... et donc des impôts
Le Medef Ile-de-France a salué la disparition annoncée de quatre départements franciliens dont les coûts de fonctionnement sont supérieurs à la moyenne nationale. Il en attend une baisse de la fiscalité locale.

Enfin! Le Medef Ile-de-France se réjouit à son tour des déclarations du Premier ministre Jean-Marc Ayrault sur la suppression envisagée des départements de la petite couronne parisienne, à savoir les départements 92 (Hauts-de-Seine), 93 (Seine-Saint Denis), 94 (Val de Marne)... et 75 (Paris). Dans un communiqué, l'organisation patronale déclare ne pouvoir que se réjouir " de l'annonce du Premier ministre qui va dans le sens de la clarification et donc de la baisse des coûts de fonctionnement des collectivités locales qui pèsent pour partie sur les entreprises".

En d'autres termes, souligne Jérôme Dubus, délégué général du Medef Ile-de-France : "cette réforme va entrainer des économies d'échelle qui vont permettre une baisse de la fiscalité locale pour les ménages et les entreprises". Soit une déclinaison au niveau francilien de ce que le Medef ne cesse de répéter au niveau national, en réclamant une baisse des dépenses publiques pour entrainer une baisse du niveau de la fiscalité.

Des couts de fonctionnement supérieurs à la moyenne nationale

Le Medef Ile-de-France est d'ailleurs en train de faire fonctionner ses calculettes pour mesurer le niveau des économies qu'engendrera la suppression des quatre départements. "Nous sommes en train de chiffrer tout ça, explique Jérôme Dubus, mais une choses est certaine: il y aura des économies car, sur les seules charges de personnel, ces quatre départements sont au-dessus de la moyenne française". Ainsi, selon les données du Medef Ile-de-France, si la moyenne nationale (s'agissant du coût par habitant des charges de personnel) atteint 180 euros, elle s'établit à 235 euros pour le 93, 257 pour le 94 et 188 pour le 92. Toujours selon le Medef, le budget global actuel des 4 départements appelés à disparaitre atteint annuellement 5,5 milliards d'euros, celui de la Région Ile-de-France s'élève à 4 milliards et celui de la de la future Métropole du Grand Paris est estimé à 3,5 milliards d'euros.

La naissance de la Métropole du Grand Paris

De fait, la  réforme est d'autant plus bienvenue que, bientôt, va naitre la Métropole du Grand Paris et qu'il n'est pas question pour le Medef "de superposer aux structures existantes une couche supplémentaire". D'ailleurs, le Medef Ile-de-France a déjà sa petite idée sur comment organiser l'avenir et, surtout, à quelle structure il conviendra de confier les anciennes responsabilités des départements. "Nous avons identifié trois blocs de compétences, détaille Jérôme Dubus: la gestion des collèges irait à la Métropole, l'aide sociale également; en revanche, la gestion de la voirie serait partagée entre les communes et la future Métropole."

Autre point positif, la naissance du Grand Paris devrait donner davantage de clarté aux entreprises et permettre une meilleure harmonisation dans l'aménagement du territoire francilien. La Métropole aura les compétences rassemblées nécessaires pour équilibrer l'aménagement entre l'Ouest et l'Est. "Toutes les grandes métropoles internationales ont emprunté cette voie, il était vraiment temps que l'Ile-de-France s 'y engage" juge Jérôme Dubus.