"Nous devons ouvrir une bataille pour faire baisser l'euro" (Montebourg)

Par latribune.fr  |   |  321  mots
D'après Montebourg, "une dépréciation de 10% permettrait d'accroître notre taux de croissance de 1,2%"
Le ministre du Redressement productif considère que la surévaluation de l’euro est problématique et a réaffirmé dimanche sa volonté de le ramener à un niveau plus bas.

L'euro fort, de nouveau la cible d'Arnaud Montebourg. Le ministre du Redressement productif a réaffirmé, dans une interview publiée dimanche soir dans les Echos, sa volonté de "faire baisser l'euro", estimant que son niveau actuel "annihile les efforts de compétitivité" lancés en France.

"Comme ministre de l'Industrie, je considère que l'euro est sorti de ses clous par une surévaluation qui est devenue problématique aux yeux de tous pour nos entreprises. Entre 2012 et 2013, il s'est apprécié de plus de 10% face au dollar et de plus de 40% face au yen", a déclaré Montebourg au quotidien économique.

"Nous avons la zone la plus dépressive au monde et la monnaie qui s'apprécie le plus au monde. Cette situation est ubuesque", a-t-il regretté. 

"Niveau raisonnable"

D'après "la direction du Trésor, une dépréciation de 10% permettrait d'accroître notre taux de croissance de 1,2%. Cela créerait 150.000 emplois, améliorerait la balance commerciale et réduirait notre déficit public de 12 milliards", relate Arnaud Montebourg.

"Nous devons ouvrir une bataille politique pour faire baisser l'euro. L'euro doit être au service de notre économie et de notre industrie. Il ne s'agit pas de le dévaluer mais de le ramener à un niveau raisonnable et supportable."

Fin octobre, Montebourg s'était déjà prononcé en faveur d'une telle mesure expliquant que "dix pour cent, c'est 13 centimes, ce n'est pas la mer à boire». 

Selon le ministre du Redressement productif, "notre priorité est d'abord d'exporter davantage car nous avons enregistré un déficit commercial extérieur de 61 milliards d'euros en 2013", souligne-t-il assurant que "l'euro pénalise l'industrie au lieu de la soutenir dans la grave crise de compétitivité que nous traversons".

Le déficit commercial français s'est toutefois réduit de 9% en 2013, passant à 61,2 milliards d'euros. Dans le détail, le déficit commercial hors énergie a atteint 13,5 milliards, soit  près de deux fois moins qu'en 2011.