Gattaz "stresse tout le monde, y compris les chefs d'entreprises" (Benoît Hamon)

Par latribune.fr  |   |  445  mots
Pour Benoît Hamon, les allers-retours de Pierre Gattaz sur le pacte de responsabilité "ne donnent pas l'impression qu'il prend la négociation sociale au sérieux". | REUTERS
Le ministre délégué à l'Economie sociale et solidaire a réagit aux 25 proposition du Medef qui répondent au Pacte de responsabilité.


Pierre Gattaz perdrait-il la tête ? Après avoir profité du voyage du Président de la République aux Etats-Unis pour annoncer qu'il n'y aurait aucune contrepartie de la part du patronat à la baisse des charges promise par le gouvernement, il a présenté ce matin une batterie de 25 mesures de soutien... au pacte de responsabilité ! 

 

"Ce qui stresse tout le monde, c'est Pierre Gattaz"

Le ministre délégué à l'Economie Sociale et Solidaire, Benoît Hamon, a profité d'une conférence de presse mardi après-midi pour fustiger les allers-retours du président du Medef: 

« Il faut que Pierre Gattaz arrête de parler (...), qu'il se mette à table et qu'il négocie sérieusement comme le demandent les syndicats. Ce dont les syndicats de salariés ont besoin, c'est d'un interlocuteur qui ne change pas. Pierre Gattaz stresse tout le monde y compris les chefs d'entreprise. »


A propos de l'allègement de 30 milliards de cotisations patronales prévues par le gouvernement en échange de créations d'emplois, le ministre a observé que "les pouvoirs publics et le gouvernement prennent des engagements forts" et "les syndicats sont prêts à engager la concertation". Seulement, il y a une chose qui cloche pour Benoît Hamon, c'est Pierre Gattaz :

" Les éléments insécurisants depuis le début, ce sont les déclarations du président du Medef qui non seulement varient mais ne donnent pas l'impression de prendre au sérieux la négociation sociale." 

 

Dans le mille 

Dans les mesures dévoilées par le patron des patrons ce matin, la mise en place d'un "moratoire" sur une quinzaine de projets de loi qui seraient  "autant de stress sur le dos des patrons". Parmi eux, il a cité  "l'obligation de consulter le comité d'entreprise en cas de vente" d'une société, issue du volet sur la transmission des entreprises du projet de loi sur l'Economie solidaire et sociale, proposé par le ministre.

"Une méconnaissance totale de ce qui est écrit dans le texte" pour Benoît Hamon. Il s'agit, a-t-il précisé, d'une disposition européenne de 2001 que la France est un des derniers Etats-membres à ne pas avoir transposée. Celui-ci a conclu avec ironie : 

"Je lui proposerais volontiers de faire un moratoire sur la distribution excessive de dividendes qui pénalise l'investissement en France et qui pourrait être une contribution utile à la croissance et à la relance de l'économie française."

Décidément, la relation du gouvernement socialiste et des patrons est au beau fixe depuis le tournant social démocrate de François Hollande. Ou presque... 

 

Pour aller plus loin : 

>> Yvon Gattaz : "La France fabrique des entreprises naines!"