"L'UE est totalement inefficace sur la question de la croissance" (Montebourg)

Par latribune.fr  |   |  528  mots
Invité sur France Inter mardi, Arnaud Montebourg a félicité le choix de Manuel Valls et d'un "gouvernement de combat". (Crédits : AFP)
Le ministre sortant du Redressement productif a plaidé mardi pour une réorientation de l'Europe. Une ambition que le gouvernement de Manuel Valls saura mener à bien, estime-t-il.

Le ministre sortant du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a fait mardi sur France Inter ses offres de services au nouveau Premier ministre français, Manuel Valls, tout en plaidant pour une "réorientation" de l'Union européenne, qu'il juge "totalement inefficace sur la question de la croissance".

Un discours en ligne avec l'allocution télévisuelle de François Hollande, qui a exprimé la veille son intention d'obtenir l'indulgence de la Commission sur les déficits publics.

"Valls et moi ne sommes pas des eurobéats"

S'il a admis avoir eu dans le passé des désaccords avec le ministre sortant de l'Intérieur, notamment lors des primaires du PS pour l'élection présidentielle de 2012, il a aussi dit avoir avec lui des points communs, notamment sur les sujets touchants à l'Union européenne.

"Manuels Valls a défendu le 'non' au traité constitutionnel européen en 2005", a-t-il rappelé. "Il y a un point que nous partageons, c'est d'être eurocritiques et certainement pas eurobéats".

"Je crois que nous avons la possibilité de réussir, réussir à réorienter l'Europe, parce que pour le moment c'est l'Europe qui nous réoriente dans un sens d'austérité, dans un sens dogmatique", a-t-il ajouté. "Or nous avons besoin de pragmatisme et de faire évoluer les idées de la Commission (européenne)".

"La question de la réorientation de l'Europe est sur la table"

Ces déclarations se placent dans la ligne ébauchée par François Hollande lundi soir. Lors de son allocution télévisée, le chef de l'État a en effet exprimé son intention d'obtenir une nouvelle fois l'indulgence de la Commission vis-à-vis de déficits publics, que la France n'est pas parvenue à ce jour à contenir dans les limites promises.

"Le gouvernement aura aussi à convaincre l'Europe que cette contribution de la France à la compétitivité, à la croissance, doit être prise en compte dans le respect de nos engagements", a martelé le Président. "Car (...) renforcer l'économie française, c'est la meilleure façon de réorienter l'Europe."

Et Montebourg de renchérir mardi matin. "Il n'y a pas la France contre l'Europe car nous sommes copropriétaire de l'Europe. Mais l'Union européenne est totalement inefficace sur la question de la croissance". Pour lui, la "question de la réorientation est sur la table et le président l'a posée en termes assez lisibles et crus."

Urgence énergétique face au gaz de schiste américain

Le ministre du Redressement Productif en a profité pour évoquer un dossier qui lui tient à coeur : celui du gaz de schiste. "Le commissaire (européen à la Concurrence Joaquin) Almunia prépare une réforme durcissant l'accès à l'énergie, ce qui va en augmenter le prix. C'est une nouvelle preuve de l'incompétence de la Commission", a-t-il critiqué.

"Avec les gaz de schiste américains, nous allons subir une nouvelle vague de délocalisations parce que notre énergie est trop chère. Il y a un nouveau pays low-cost qui est en train de naître, les Etats-Unis", a-t-il ajouté. Et de conclure : "Si l'Europe ne prend pas ses responsabilités, nous allons à la catastrophe".