Le chômage se stabiliserait au premier semestre sur fond de timides créations d'emplois

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  410  mots
Selon les prévisions de l'Insee, le chômage ne progresserai tplus au premier semestre
Selon la dernière note de conjoncture de l'Insee, le secteur marchand ne perdait plus d'emplois au 1er semestre (4.000 créations) et le taux de chômage se stabiliserait à 9,8%, un taux identique à celui de la fin 2013.

Le nouveau gouvernement de Manuel Valls en général et le nouveau ministre du Travail, François Rebsamen, en particulier vont pouvoir s'appuyer sur les dernières perspectives de l'Insee sur le chômage et l'emploi pour affirmer que la France va dans le bon sens.

Pourtant, ces nouvelles données qui concernent le premier semestre 2014 sont loin d'être mirobolantes. Elles indiquent tout juste que sur le front du chômage et de l'emploi, la situation arrêterait de se dégrader pour se stabiliser. En attendant des jours meilleurs… Peut-être au second semestre, plus surement au premier semestre 2015

4.000 emplois marchands créés au premier semestre

Ainsi, au premier semestre de cette année, l'emploi marchand progresserait à peine (+ 4.000) alors que dans le secteur non marchand la hausse serait plus marquée (+42.000), en lien notamment avec l'augmentation du nombre des bénéficiaires d'emplois d'avenir. Au total, les créations d'emplois au premier semestre se poursuivraient (+ 53.000) après les + 66.000 enregistrées au second semestre 2013. Certes, mais si l'on jette un coup d'œil dans le rétro, il ne faut pas oublier que sur l'ensemble de l'année 2013, l'emploi marchand a reculé de 62.000 (même s'il a légèrement progressé de 5.000 au second semestre) mais moins fortement qu'en 2012 (- 106.00).

Seul le secteur tertiaire surnage

Par secteur, les trimestres se suivent et se ressemblent. La hausse de l'emploi tertiaire marchand, y compris l'intérim, serait un peu moins forte au premier semestre 2014 que fin 2013, avec respectivement +26.000 emplois, contre +42.000 emplois. En revanche, dans l'industrie les pertes se poursuivraient au premier semestre (-13.000 postes), après - 53.000 sur l'ensemble de l'année 2013. Même choses dans la construction où les pertes s'élèveraient à 9.000 emplois, après les 26.000 postes perdus l'année dernière.

Un taux de chômage stabilisé à 9,8%

Alors certes, globalement, la France ne perdrait plus d'emplois. Cependant, cette stabilisation est évidemment insuffisante pour inverser la fameuse courbe du chômage. Là aussi, c'est la stabilité qui prévaudrait. A la mi 2014, le taux de chômage s'élèverait à 10,2% pour l'ensemble du territoire (9,8% pour la France métropolitaine), soit exactement les mêmes taux qu'à la fin 2013. Du reste, il ne peut pas y avoir de miracle, faute de croissance suffisante. Selon l'Insee, l'acquis de croissance fin juin 2014 atteindrait 0,7%. C'est certes mieux qu'en 2013 mais notoirement insuffisant pour retourner la courbe du chômage. Pour ce faire, le nouveau ministre du Travail François Rebsamen devra encore patienter.